Les ratés de la science

« Ces savants et savantes, sous leur blouse blanche et derrière leurs lunettes, partagent les mêmes défauts que nous autres, les bas-du-bulbe, les ignorants patentés, qui n’avons rien découvert, rien calculé, qui patinons devant une division à trois chiffres. »

Le but premier de cet essai, plein de verve et de gaieté, est de démythifier la par trop rigoureuse success story de l’épopée scientifique. Et celle des savants par la même occasion. 

Fustigeant les erreurs, supercheries  et approximations biologiques, physiques, cosmologiques, ethnologiques, radioactives, …..les (manques de) communications de personnalités marginales, telles Gerolamo Cardano – as Cardan – Ettore Majorano, Kurt Gödel- et sa fameuse théorie de l’incomplétude  …   l’écrivain trempe sa plume d’ une joyeuse er convaincante gouaille

« C’est là que le jeune binoclard ténébreux [NDLR: Kurt Gödel ]trouve une démonstration mathématique épatante : exactement l’inverse. Qu’on peut résumer en : les systèmes d’axiomes ne sont jamais complets »

Et le lecteur de constater comme furent nombreux les « olibrius », « agités du bocal »

Et de regretter le macchabophone d’Edison – qui eût permis une communication avec nos chers disparus

De découvrir, surpris, qu’Alfred Nobel pourrait bien être le « saint patron des bipolaires »: 

 » Alfred Nobel présentait deux facettes parfaitement divergentes, deux pans antinomiques de sa personnalité, avec lesquels il dut négocier toute sa vie. D’un côté, le maniaque de la déflagration, aimant par-dessus tout ce qui explose, pète, saute, déchiquète, dilacère, éparpille, ventile, ce qui lui valut d’être riche et puissant ; de l’autre, le passionné de culture et de sciences, ardent zélateur de l’humanisme, de la poésie et du savoir, ce qui propulsa son nom au pinacle du monde de la recherche. Cette double démarche envers l’humanité, l’une pour la massacrer, l’autre pour la caresser, lui causait quelques soucis, »

Une lecture aussi irrévérencieuse que désopilante.

A Elter

Les ratés de la science, Bruno Léandri, essai, Ed. du Trésor, octobre 2022, 192 pp

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