Le guerrier de porcelaine

» Je voudrais grandir en accéléré pour que la guerre finisse plus vite et me promener en forêt en plein jour. On ira déterrer la boîte et tu reviendras un tout petit peu. Papa sera rentré, tante Louise pourra soulager son envie d’église, du coup elle y habitera pour toujours. J’aurai le droit de ne pas y aller. J’apprendrai à fabriquer de nouveaux souvenirs, histoire de ne pas me fracasser contre les tiens. »

 La guerre ne fait pas de cadeau, qui emporte la mère de Mainou – et  l’enfant dont elle est enceinte – ce 3 juin 1944.

« Mainou » c’est le père de Mathias Malzieu; il est âgé de dix ans et se voit envoyer en Alsace,  alors attachée à l’Allemagne nazie, chez sa grand-mère maternelle

L’enfant doit se cacher, il consigne dans sa tête, dans un cahier, les événements qu’il vit, – les bombardements fracassants-  et toutes les réflexions jaillies de ses rêves et esprit, à l’intention de sa maman.

Frotté aux austérité bienveillante de sa grand-mère, bigoterie incongrue de sa tante Louise, imagination facétieuse de son oncle Emile et affection de Sylvia, l’enfant grandit TGV à l’école du courage, de la maturité.

Pétri de fraîcheur, de drôlerie, d’émotion et de métaphores percutantes, ce récit de guerre, abordé par un prisme enfantin, est pure merveille de lecture

Une pépite de la rentrée de janvier

A lire de toute bienfaisance

Apolline Elter

Le guerrier de porcelaine, Mathias Malzieu, roman, Ed. Albin Michel, janvier 2022, 240 pp

Billet de faveur

AE :  Quelle part votre père a-t-il prise à la rédaction de ce récit ?

Mathias Malzieu : Mon père m’a livré ses souvenirs en vrac, tel un matériaux magique. Ce fut une première étape importante. Mais tout au long de l’écriture, j’ai continué de le questionner, de lui demander des précisions tout en lui expliquant ce que je modifiais ou créait de toute pièce pour le roman. Nous nous sommes accompagnés de bouts en bouts »

 

 

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