Le parfum des fleurs la nuit

« Le galant de nuit c’est l’odeur de mes mensonges, de mes amours adolescentes, des cigarettes fumées en cachette et des fêtes interdites. C’est le parfum de la liberté. »

Fabuleuse expérience que celle d’une nuit parfaitement solitaire au sein du musée de la Punta della Dogana, à Venise,

C’est précisément celle que vit Leïla Slimani, au mois d’avril 2019, à l’invitation d’Alina Gurdiel, éditrice et conceptrice de la collection  » Ma nuit au musée » auprès des éditions Stock.

Passée la joie d’être enfermée dans ce cocon somme toute apaisant de l’ancienne douane vénitienne, la curiosité de la contemplation d’œuvres artistiques soumises à son seul regard, la romancière opère un exercice d’introspection magistral, ravive la mémoire de nombreux événements enfouis, de sa jeunesse, de son frais passé, celle d’un père aujourd’hui décédé, iniquement écroué en prison, à la suite d’un scandale financier.

Elle nous délivre également de précieuses clés de son écriture.

Doté de nombreuses références livresques, le récit confesse les doutes identitaires, fragilités mais surtout l’extraordinaire sincérité, la vérité d’une très belle âme.

Il revêt une force inouï

C’est un présent inestimable pour les fans de Leïla Slimani

Vous l’aurez compris

J’en suis

Apolline Elter 

Le parfum des fleurs la nuit, Leïla Slimani, récit, Ed. Stock, coll. « Ma nuit au musée », janvier 2021, 128 p

Billet de faveur

AE : Vous avez de nombreux aficionados, d’innombrables sollicitations, depuis l’attribution en 2016 du prix Goncourt pour votre roman Chanson douce (Ed. Gallimard).  C’est un cadeau de taille  que vous nous faites, en  dévoilant ainsi  non seulement votre discipline d’écriture mais aussi  votre carburant existentiel.

Leïla Slimani J’avais très envie de partager avec mes lecteurs ma passion pour mon travail. A la fois ma passion de la lecture et il m’a été très agréable de les faire entrer dans ma bibliothèque et de leur faire découvrir mes auteurs chéris. Mais j’avais aussi envie de dévoiler ce que représentait pour moi, concrètement, le travail de l’écriture. A quel point cela pouvait être dévorant, douloureux parfois mais aussi la joie que procure le processus de création.

AE : le « galant de nuit » est une sorte de jasmin qui a la particularité de diffuser son parfum à la faveur de la nuit. C’est votre madeleine olfactive ?

Leïla Slimani Exactement ! Il y avait un galant de nuit dans le jardin de la maison où j’ai grandi, à Rabat. Et cette odeur me replonge immédiatement dans mon passé et dans mes souvenirs d’adolescence en particulier.

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