Le tour des arènes

« Est-ce que quelqu’un sait pourquoi la brandade de morue est la spécialité d’un pays qui ne produit ni morues ni patates »   

C’est la question que pose Groscon,le pitoyable tour-opérateur qui emmène Solange, Audrey, Betty et un tas d’autres victimes, en un voyage à petit budget, dans la région de Nîmes

Que diable Solange vient-elle faire dans cette galère?

Issue d’une famille normande bourgeoise et aisée, la jeune fille s’est rebellée, a épousé Didier, de modeste extraction sociale, mais ambitieux, fin, bienveillant.

Quand ce dernier a l’opportunité de diriger une agence immobilière – à 34 ans  – dans une ville perdue de la Creuse, Solange se réjouit de le suivre .

Tant pis si le pavillon qu’ils louent est moche, sinistre et l’emploi de caissière au sein du Leclerc local, un tantinet dégradant

La jeune femme adopte un nouveau look- vulgaire – dépérit à vue d’oeil

L’escapade gitane avec ses collègues Audrey et Betty devrait lui changer les idées,…

Sauf que

  • cette dernière se profile un  vrai fiasco
  • Solange affronte la crise existentielle qui l’attend depuis son adolescence rebelle

Et que

  • quelque rencontre bien improbable au creux des arènes nîmoises pourrait bien lui remettre les idées en place

Peut-être

Mais pas tout de suite

Progressivement affranchi des poncifs liés aux clivages sociaux, à la méfiance suscitée par les SDF et au mépris des « blondes », le roman nous propose un regard différent, évolutif, des pistes inattendues, rassérénantes

Il est surtout frappé de bienveillance

Une lecture prescrite

Apolline Elter

Le tour des arènes, Anny Duperey, roman, Ed. du Seuil,  mars 2022, 300 pp

Billet de ferveur

AE :  A deux moments-clefs de sa vie, Solange rencontre Eliane et la clocharde qui est peut-être son double. Ces femmes (ou cette femme) influence(nt) drastiquement la destinée de la jeune fille/femme. C’est un roman initiatique, en fait. On vous verrait bien interpréter ce (s) rôle (s) dans son éventuelle et espérée adaptation cinématographique …

Anny Duperey :

C’est bien agréable de lire votre résumé-avis sur mon roman !

Et ça me fait chaud au coeur d’y retrouver le mot “bienveillance” – qui devrait être le maître mot pour guider nos rapports humains, si malmenés ces derniers temps… Ce roman pourrait bien, de fait, être un film…puisque j’en avais écrit le scénario au départ ! Mais après avoir été “recalée” par notre centre du cinéma, la mort de mon producteur me décida à accomplir ce que je pensais faire au tout début : un ROMAN.

C’était un vrai bonheur de donner CHAIR à cette histoire, et d’habiller de vie la forme toujours un peu sèche et strictement descriptive d’un scénario.

Mais si quelqu’un avait la bonne idée de reprendre le projet, je serais évidemment enthousiaste à l’idée de “composer” cette femme en noir… !

AE :  nous aurons la joie de vous retrouver à Grignan, le mardi 5 juillet prochain, pour la soirée inaugurale de la 26e édition du  Festival de la correspondance et de découvrir, portés par votre voix et celle de Christiane Cohendy,  des extraits la correspondance de Colette et de son amie Marguerite Moreno.  Laquelle des deux épistolières incarnerez vous ?

Anny Duperey :  (…) je vais dire les mots de COLETTE – et j’en suis ravie, aimant tellement cet auteur !

 

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