Le magicien

Depuis sa ville natale de Lübeck – au Nord de l’Allemagne- célèbre pour son massepain et… (NDLR)  la mémoire du compositeur Dietrich Buxtehude (+/-1637 – 1707), la vie de Thomas Mann (1875-1955) se déploie, six cents pages durant, dans la vérité romanesque de sa famille, fratrie – il est le frère d’Heinrich  Mann – mariage et descendance et des événements qui ont marqué quatre-vingts années d’existence

.Mention est faite, répétée, d’un mystérieux journal dans lequel le Magicien aurait consigné ses pensées intimes.

Marié à Katia  Pringsheim, « Tommy » concevra six enfants;, contrarié en silence par les pulsions et tiraillements homosexuels qui l’habitent

Contrarié également par l’évolution de sa patrie, celle de l’Allemagne défaite, l’Allemagne de l’Entre-deux-guerres, dans laquelle in le reconnaît plus

Il publie en 1924,  La [célèbre] Montagne magique dont il a entrepris la rédaction une petite quinzaine d’années auparavant, durant un séjour dans le sanatorium de Davos.

En 1929, il reçoit le Prix Nobel de Littérature.

. Il t’a fallu des années pour arriver à ça. Et c’est le moment idéal pour que le monde entier le lise. C’est un livre qui a trouvé son moment. »

Appelé à travailler pour l’Université de Princeton (USA) il ressent,  avec le début de la (seconde) guerre comme sa nationalité allemande le rend doublement étranger.

Son ambition n’est  pourtant pas de soutenir son pays, loin de là, et encore moins le régime nazi

« Je suis l’un des nombreux Allemands qui ont connu la peur et qui sont venus chercher la liberté en Amérique. Tout comme les Allemands qui ont appris à craindre Hitler et ses bourreaux, le reste du monde, le monde libre, a des raisons de craindre les nazis. La peur est une réaction naturelle à la violence et à la terreur. Mais bientôt, notre peur deviendra notre défi, elle sera remplacée par notre courage, par notre détermination. Parce qu’il y a un deuxième mot qui nous importe, un mot pour lequel il vaut la peine de se battre, un mot qui unit les Américains aux autres peuples libres partout dans le monde. C’est le mot “démocratie”. Démocratie ! »  s’écrie-t-il lors d’un discours à Chicago

Outre son apport biographique, le roman traduit, de façon intéressante, de l’intérieur, le mal-être de l’élite allemande opposée au régime nazi

A Elter

 Le magicien, Colm Tóibín, roman traduit de l’anglais (Irlande) par Anne Gibson, Ed. Grasset, août 2022, 608 pp

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