L’avocat était une femme

La robe ne fait pas l’avocate.

Pour preuve, cette constatation que la plupart des « ténors » du barreau – parisien et autre – sont des hommes.

Alors pour pallier cette méconnaissance voire défiance du grand public envers les « ténoras », l’idée que les femmes n’ont ni la carrure, ni la voix pour assurer la digne défense des êtres qu’elles assistent,  la tenora Julia Minkowski et  la journaliste Lisa Vignoli, ont rencontré neuf  avocates pénalistes, tous âges confondus et leur ont demandé d’évoquer L’Affaire qui a marqué le plus leur carrière.

Les avocates se sont prêtées au jeu – si l’on peut dire – révélant des dossiers les éléments permis et surtout,surtout, leur vision du métier de pénaliste, le moteur de leurs vocations respectives.

Et c’est tout bonnement passionnant

Si ces neuf femmes ont, pour la plupart, commencé leur carrière auprès de brillants ténors, elles s’en sont affranchies, non sans leur rendre hommage.

Et c’est sans doute une des qualités majeures de ce recueil, c’est d’oser  leur témoigner de la reconnaissance

Loin d’une stérile confrontation des qualités masculines et féminines, les avocates se contentent d’exprimer leur prisme,  leur faculté d’empathie voire de sympathie et les mantras qui guident leurs actions.

Tel celui de Cécile de Olveira:

« Elle pense que chacun est son propre outil de travail et que cet outil doit être « en bon état, bien rangé dans sa housse. Le client ne doit pas payer le fait qu’il soit mal entretenu ».

Pétris de clairvoyance et d’une certaine humilité, ces témoignages  reflètent une image digne de la profession

On ne pouvait mieux rendre hommage à Gisèle Halimi et à son injonction de ne pas baisser les bras

Apolline Elter

L’avocat était une femme, Julia Minkowski et Lisa Vignoli, essai, Ed. JC Lattès, janvier 2021, 200 pp

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