Louée soit la maison d’édition Névrosée d’avoir ressuscité cette longue, pétillante, truculente lettre – fictive – que la jeune et parisienne Lydie Van Zee adresse à sa mère, depuis Bruxelles où elle réside, un temps, au sein de sa belle-famille.
» On nous attendait à bras ouverts. » C’est pour mieux t’étouffer, mon enfant » »
La fraîche épouse de l’ingénieur Alponse Van Zee découvre, avec stupéfaction les moeurs étriquées de sa belle-mère et de ses deux filles aînées, Roussette et Brunette, candidates au mariage.
Laides, bêtes et prétentieuses, elles sont les réplliques, avant la lettre, des demi-soeurs de Cendrillon, Anastasie et Javotte .
» Les deux soeurs et la mère ne se ressemblement pas et, cependant, ont un air de famille par cette identité d’expression que contractent les personnes vivant dans une même sphère d’idées et ayant les mêmes habitudes »
L’ambiance est « surannée », l’hypocrisie larvée; Lydie ne doit sa survie qu’à la sympathie que lui inspire Blondine, sa jeune et sympathique belle-soeur et à l’arrrivée de Marinus Vossen, un parent veuf qui suscite la convoitise matrimoniale de la des Van Zee…
Le texte a été publié en 1875 – il est d’une fraîcheur, d’une actualité hallucinantes;
Son auteur est Caroline Gravière, pseudonyme d’Estelle Crevecoeur (1821-1878) . On la surnomme la « Goerge Sand » belge tant sa plume est alerte, ses revendications, féministes
Et si George Sand était un temps, la Caroline Gravière ..française..
Une découverte recommandée
Apolline Elter
Une Parisienne à Bruxelles, Caroline Gravière, roman épistolaire, 1875 – Ed Névrosée, coll. « Femmes de lettres oubliées, 2019, 116 pp