Pactum salis

On l’attendait avec ferveur ce deuxième roman d’Olivier Bourdeaut. 

C’en était presque mise sous pression

A l’écrivain toutefois peu chaut

De chefs-d’oeuvre seuls, fait profession.

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Après le succès d’En attendant Bojanglès qui avait ravi de fantaisie, d’humour,de gravité et de folie, ses innombrables lecteurs (billet fervent sur votre blog préféré)  l’écrivain nantais parsème de grains d’absurde et …de sel, la relation d’un pacte d’amitié tout à fait incongru: celui que scellent Jean, Parisien trentenaire converti en paludier de Guérande et Michel, agent immobilier arriviste, imbibé d’alcool et d’argent.

Très mal engagée, leur rencontre sur tas de sel se mue et s’aimante rapidement en une tentative d’apprivoisement sur fond de fascination. Jean fait signer à Michel, ivre et dépossédé de ses facultés, un contrat de cueillette de sel qui vaudra au lecteur des descriptions d’anthologie des marais salants.

Si l’amitié entre les deux hommes peine à s’épanouir, il n’en va pas de même de l’écriture bourdeautienne, puissante,  visuelle, maîtrisée qui allie à une facture classique, diantrement soignée, les effets surprenants de syncopes rythmiques ,d ‘économie verbale et d’un humour condensé.

Un défi de deuxième roman relevé haut la plume

Apolline Elter

Pactum salis, Olivier Bourdeaut, roman, Ed. Finitude, janvier 2018, 254 pp