Niki de Saint Phalle

« C’est par elle que tout a commencé, c’est en entrant dans L’Impératrice que j’ai pénétré dans le Jardin des Tarots, sa matrice secrète, son sommeil le plus profond. »

Ce n’est pas mince affaire que d’entreprendre le récit de vie, complexe, de Niki de Saint Phalle (1930-2002)

Née Catherine Marie-Agnès Fal de Saint-Phalle, d’un père de l’aristocratie française – propriétaire, avec ses frères de la banque familiale  – et d’une mère américaine, ( Jeanne-) Jacqueline Harper,  l’enfant est violée par son père à l’âge d’onze ans, « un jour de l’été 1942  »  

Ce tragique événement eût pu détruire sa vie;  Niki,  dont le surnom stigmatise déjà la victoire (Nikè en grec)  assumera son enfance, sa féminité,  codant, sublimant par voie d’art les fantômes de son inconscient

 » ( …) mais Saint Phalle n’est pas tombée, elle est montée en enfance. Son lourd legs elle l’a, comme on souffle un métal, transmué en légèreté. « 

Les rituels des « Tirs « , le Jardin des Tarots (Toscane), la série des Nanas,  … concourent à une réputation, une gloire, déjà bien ancrées de son vivant.

Epaulée par son second mari,  le sculpteur suisse Jean Tinguely (1925-1991) la plasticienne franco-américaine  s’inscrit dans la mouvance – le  génie – de l’architecte catalan Antoni Gaudi (1852-1926)  et du Facteur Cheval (1836-1924)

Et Le Jardin des Tarots  d’évoquer tant le Parc Güell ( Barcelone) que le Palais idéal (Hauterives – Drôme), de servir de décor, fil conducteur à ce récit de vie sensible,  vibrant ardent et passionnant.

Gwenaëlle Aubry y séjourne 7 jours, parcourant les 22 arcanes majeurs du Tarot marseillais  sous la conduite éclairée de Marco Locotonio,artisan de la première heure.

Un prisme précieux et, du pain bénit pour une interprétation psychanalytique du langage artistique

Apolline Elter

Saint Phalle, Monter en enfance, Gwenaëlle Aubry, essai, Ed. Stock, septembre 2021, 280 pp

 

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