Louis XIV – Le bon plaisir du roi

Louis XIV - Le bon plaisir du roi

Qu’aurait été le Roi-Soleil, s’il n’avait rayonné d’innombrables conquêtes féminines?

Le cours de l’Histoire en eût certainement été modifié.

Tel est l’argument de ce très sympathique, vivant, alerte…en un mot passionnant ouvrage de Michel de Decker, qui présente le règne de Louis XIV par le prisme de sa vie amoureuse. Paru en 2000, le livre n’a pas pris une ride.

Tôt initié aux ébats amoureux par le dévouement de Cateau la Borgnesse, le futur monarque collectionnera  maîtresses – on ne les compte plus – et épouses, au nombre de deux: Marie-Thérèse, Infante d’Espagne et Françoise d’Aubigné, la « veuve Scarron ».

Marie puis Olympe Mancini, nièces de son cher parrain, Mazarin, Henriette d’Angleterre, sa belle-sœur,  Louise de La Vallière, si sincère, AthénaÏs  de Montespan, Catherine de Monaco, « Le Torrent », Isabelle de Ludres, Anne de Soubise, Marie-Angélique de Fontanges… connaîtront les royales faveurs de cet insatiable affamé de  chair, de bonne chère et de guerre. Infatigable bûcheur devant l’Eternel.

S’ensuivra une descendance estimée à vingt-deux ou  vingt-trois enfants, tous statuts confondus ; seuls sept atteindront l’âge adulte. Observons que Louise-Marie d’Orléans, première Reine des Belges est une arrière-arrière petite-fille de Louis XIV et de la Montespan.

Une Montespan qui occupa une place primordiale dans le coeur du Roi. Spirituelle, vive et belle, elle possédait un réel ascendant sur le souverain: « Aurait-il écrit, sans elle, les plus grandes pages de son règne? C’est en effet durant la décennie Montespan que se sont déclarées les grandes guerres, que les somptuaires dépenses du siècle ont connu leur apogée, et que s’est instaurée la politique qu’on a qualifiée de magnficente. »

Les années Maintenon – les époux seront mariés durant trente-cinq années  – tenteront d’assagir le Roi et de le soustraire aux feux de l’enfer qui le terrorisent.

L’attention portée à l’hygiène, défaillante, aux dentitions, perturbées et aux limites de la médecine rend le tableau  de l’époque particulièrement parlant…

Une façon vivante, imagée, « scénarisée » de parcourir le long règne d’un roi fascinant.

Apolline Elter

Louis XIV. Le bon plaisir du Roi, Michel de Decker, Belfond (coll.La vie amoureuse), mars 2000, 296 pp, 17 €