Les assoiffées

Les assoiffées

L’auteur des Contes carnivores nous a prouvé qu’il avait du génie, de plume et d’esprit.  Le genre de la nouvelle lui sied à merveille; celui du message gratuit, loufoque, absurde,…  aussi.

Pour son premier roman, Bernard Quiriny a imaginé un pays – la Belgique – en proie à un régime totalitaire, grotesque, exclusivement féministe. Une délégation de Français est admise à le visiter, via un parcours strictement balisé. En parallèle, Astrid, une jeune infirmière autochtone, se voit peu à peu admise dans les hautes sphères du Pouvoir, auprès de Judith, la Bergère. Son journal intime révèle le fonctionnement intérieur de l’Etat, tandis que la délégation opère une visite superficielle de la Nation, aveuglée par les préceptes qu’on veut bien lui asséner. 

Bien sûr la caricature du féminisme n’est pas le message premier du livre – c’eût été une raison pour l’évoquer avec …plus de légèreté –  il s’agit avant tout de dénoncer le totalitarisme en poussant sa logique jusqu’à sa propre déchéance. L’ombre de Ceausescu inonde la silhouette de Judith, épicée de condiments chinois, soviétiques, vietnamiens…La totale, en somme…

Apolline Elter

Les assoiffées, Bernard Quiriny, roman, Le Seuil, août 2010, 398 pp, 21 €