Journal d’un amour perdu

Perdu ?

Que du contraire ..

Le témoignage que nous offre Eric-Emmanuel Schmitt en cette rentrée de septembre rayonne de cet amour qu’il porte à sa mère et qui transcende  le départ de celle-ci

Anéanti par le décès inopiné de Jeanne Troilliet, sa maman, à la fin du mois de mars 2017,  l’écrivain va vivre les phases inéluctables du deuil,  la stupéfaction, la culpabilité de n’avoir pas été présent à ses derniers instants, l’ »inconsolabilité »,  les crises d’angoisse, la tentation de mourir à son tour ..

 Une mort brusque offre du miel à celui qui se retire, un poison à ceux qui restent.

Aidé d’un entourage attentif,  soutenu de l’écriture, du théâtre et de la musique,  « EES »  convoque les souvenirs  de toute une vie, trace le portrait d’une femme hors du commun – elle fut championnne de course à pied –  dont la confiance et le regard porté sur lui furent constitutifs de sa réussite.

» Maman ne m’a pas donné que le cadeau de la vie, elle a réussi mieux : elle m’a offert la vie belle.Curieuse, vive, attentive, énergique, véloce, dotée d’une mémoire exceptionnelle, sensible au présent, elle pratiquait l’émerveillement et cultivait l’allégresse.  » 

L’hommage est bouleversant, pétri d’images fortes, de paradoxes éloquents. Il  est partage d’intimité, de doutes  et de ce long  processus de deuil que nous devons souffrir  pour  tenter l’intégration apaisée de l’être cher en une vie désormais orpheline

» Ma mère ne me voulait pas seulement en vie, elle me voulait heureux. Envers elle, j’ai un devoir de bonheur.

Une lecture hautement prescrite

Apolline Elter

« Journal d’un amour perdu, Eric-Emmanuel  Schmitt, récit, Ed. Albin Michel,  septembre 2019,  256  pp

 

 

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