Je voulais vivre

 « Est-ce donc l’éternel lot des femmes d’être trahies, volées, violentées ? »

   Ce cri est celui d’Anne de Breuil as comtesse de La Fère, Lady Clarick, Lady de Winter ou encore Milady,l’ennemie de Charles d’Artagnan et des célèbres mousquetaires d’Alexandre Dumas.

Enflammée par la lecture, à douze ans des Trois Mousquetaires, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, décide, quelque trente ans plus tard, de se « glisser dans les blancs du texte« ,de comprendre et même de réhabiliter la sulfureuse Milady, au portrait diabolisé.

 « Milady n’a pas eu la parole; Elle a rugi, gémi, imploré, mais elle ne s’est pas défendue; »

Alors la romancière va la lui donner, ainsi qu’à d’autres protagonistes, Hélène de La Fère, le comte de Rochefort, ….pour démontrer combien la ravissante jeune femme, jeune mère de Mordaunt, exécutée à 25 ans aux termes d’un procès expéditif, fut dès sa prime enfance, victime d’hommes haineux, perfides, possessifs, marquée au fer blanc du lys, flétrissure dégradante réservée aux femmes de mauvaise vie.

Le Me Too n’’est pas prêt de poindre

Il est des adjuvants, de belles rencontres, révélatrices d’âmes supérieures, le père Lamandre, Madame de Rolland, Soeur Aimée-Joseph, Soline, Hélène de La Fère, tante par alliance, Germain, le maître d’écurie, James de Percy son second mari, le comte de Rochefort,… qui façonnent l’humanité de l’héroïne et le portrait attachant qui lui est restitué.

Alliant faits historiques et personnalités du Grand Siècle, héros dumasiens revisités, voire repentis et subtile introspection psychologique, l’auteure signe un roman d’ampleur et d’élégance- quelle plume – dont la tension jamais ne faiblit

Un GROS coup de coeur

Apolline Elter

Je voulais vivre, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, roman, Ed. Grasset, août 2C025, 480 pp

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *