« Mon corps se dérobe, mon âme vagabonde, entièrement aspirés pour n’exister qu’immobiles et figés sur les tableaux de Modigliani »
Un récit court pour épouser de l’intérieur la courte vie de Jeanne Hébuterne ( 1898 – 1920) compagne et muse d’Amedeo Modigliani, tragiquement interrompue, par défenestration, le 26 janvier 1920. Amedeo s’est éteint l’avant-veille, frappé par une méningite tuberculeuse. Enceinte de huit mois accomplis, Jeanne se jette du cinquième étage de l’appartement de ses parents, rue Amyot
Née le 6 avril 1898, à Galluis, au sein d’une famille de petite bourgeoisie catholique, Jeanne suit des cours de peinture à l’académie Colarossi, dont la section sculpture a accueilli la jeune Camille Claudel bien des années auparavant. Son frère André, peintre paysagiste, au front, en ce début de 1917, l’a introduite parmi les artistes de Montparnasse. Jeanne y rencontre Amedeo, le coup de foudre est immédiat. La « gentille fille sage » à son papa ne résiste pas à cette renaissance qui la propulse nue sous le regard d’Amedeo Modigliani, ce 16 février 1917
Fondue en Jeanne Hébuterne, Olivia Elkaïm se substitue à la protagoniste, adoptant le « je » du journal intime, de la confidence, intégrant çà et là l’intervention « off » d’André, la voix moralisatrice qui la ramène à la réalité et qui s’estompe au fil des mois.
La jeune femme restée trop bourgeoise aux yeux de son amant, devenue gitane à ceux de ses parents, mène une vie de bohême et souvent de misère au sein d’une avant-garde artistique par trop imbibée d’alcool
« Mes phalanges raides agrippent la pierre granuleuse du parapet. Une pellicule de neige s’est déposée au fil de la nuit. Le tic-tac de l’horloge rythme le va-et-vient de mon corps au-dessus du vide. «
Je suis Jeanne Hébuterne, Olivia ELKAÏM, roman, Ed; Stock, * août 2017, 248 pp
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