Il n’y a pas de Ajar

« 1974, c’est l’année où Gary brouille toutes les pistes et donne naissance à Émile Ajar. »

C’est aussi celle de la naissance de Delphine Horvilleur 

Cette coïncidence fait partie des innombrables points de fascination que nourrit Delphine Horvilleur, écrivain, femme, rabin, française, mère,… personnalité riche, aux multiples identités, à l’égard de Romain Gary as Roman Kacew (as aussi Fosco Sinibaldi, Shatan Bogat, Émile Ajar, Romain Gary, Lucien Brulard, René Deville NDLR) 

.Et c’est précisément d’identité que veut nous entretenir … la dramaturge,  érigeant un monologue imaginaire prêté à Abraham Ajar, fils tout aussi imaginaire d’un Emile, pur résidu d’une « entourloupe littéraire » 

Petit rappel des faits : Doublement primé du Goncourt par la création secrète d’un double littéraire – Emile Ajar – « supposément plus « talentueux » que lui-même. » Romain Gary se suicide le 2 décembre 1980 sans avoir révélé au monde son imposture.

A l’issue de la préface dans laquelle Delphine Horvilleur évoque son « dibbouk » , – un être dont l’âme s’est attachée à la vôtre pour une raison mystérieuse, et qui ne vous lâche plus –  s’offre le monologue d’Abraham Ajar, coeur du court ouvrage et de la représentation scénique qui se donnera, du 13 au 23 décembre au Théâtre du Rond-Point ( VIIIe) avec  Johanna Nizard dans le rôle d’Abraham, « le fils de la falsification légendaire. »

Qui a dit qu’une femme devait se cantonner à son identité sexuée?

Que Delphine Horvilleur devait se cantonner au ton – superbe- affiché dans Vivre avec nos morts – Petit traité de consolation;  (Ed. Grasset, 2021  chronique sur votre site préféré: https://www.lepavillondelalitterature.com/les-chroniques-dapolline-elter/vivre-avec-nos-morts/ ) 

Et la philosophe d’habiller des propos profonds d’un ton allègre, frivole .. pour le moins décoiffant.

C’est sûr, la poly-identitaire a plus d’une corde dans son arc, d’un bristol dans son porte-cartes… d’identité 

Apolline Elter

Il n’y a pas de Ajar, Monologue contre l’identité, Delphine Horvilleur, essai, Ed. Grasset, septembre 2022, 96 pp

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