Fille en colère sur un banc de pierre,

La fille en colère, c’est Aïda.

Mais pourquoi?

« Je pourrais écrire quelque chose comme : elles étaient quatre sœurs inséparables promises à la plus belle des vies. Il y avait Violetta la reine, Gilda la pragmatique, Aïda la préférée et Mimi le colibri. »

Quatre sœurs nées à deux ans d’intervalle, précisément, affublées d’un prénom d’opéra:  elles sont les quatre filles de Salvatore Salvatore, vivent une existence assez paisible sur l’île sicilienne (fictive) de Iazza et sous l’autorité vigilante, vaguement menaçante,  d’un père au nom doublement salvateur.

Survient le drame; L’évaporation de Mimi un soir de Carnaval et la culpabilité qu’en conçoit Aîda, chargée de la surveiller.  Cette dernière quitte l’île pour Palerme et n’y repose les pieds que pour les obsèques du « Vieux », as  » Sa Seigneurie », entendez Salvatore Salvatore.

Les pions sont en place pour un roman d’observation psychologique magistral, comme l’auteure en a le secret. Pointant focus sur la colère d’Aïda et des relations familiales complexes  – pour le moins – Véronique Ovaldé pénètre les conduites des protagonistes, les dissèque et les restitue dans la turbulence rythmique d’une écriture au souffle fébrile. Style indirect, images fortes, métaphores éloquentes,  humour, ironie mâtinée de tendresse, fougue, prise à témoin du lecteur .. réveillent, révèlent, « encolèrent’ une narration tonique, introspective et un secret familial des plus toxique….

Une lecture recommandée

Apolline Elter

Fille en colère sur un banc de pierre, Véronique Ovaldé, roman, Ed. Flammarion, janvier 2023, 320 pp

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