C’est ainsi qu’elle résume la situation. Sa détresse a un nom de baptême : François Truffaut.
Quel beau titre adopte le nouveau roman de Murielle Magellan. Il est emprunté à la chanson d’Alain Souchon, » La beauté d’Ava Gardner », aux accents très vincentdelermiens …
Focalisée sur Marie, une jeune fille du Havre et son quotidien banal de serveuse de café appliquée, fille méritante d’un père hypocondriaque, titulaire d’un Bac pro option chaudronnerie, … l’intrigue, très cinématographique, tant parle la succession d’images, de plans, pose la question du déterminisme social. Frustrée, dans sa relation avec Alexandre, par son infériorité culturelle et sa méconnaissance de la filmographie de François Truffaut, Marie va tenter de se racheter une conduite après avoir copieusement malmené son amoureux.
Pour ce faire, elle est amenée à servir de chauffeur au juge Gérard Doutremont, un être désabusé, aigri .. surprenant . La narration en devient intrigante et entraîne le texte en un roman d’apprentissage, offrant, qui sait, à la protagoniste, la possibilité de changer le sens de sa vie..
L’humanisation subtile d’univers à priori hermétiques.
Apolline Elter
Changer le sens des rivières, Murielle Magellan, roman, Ed. Julliard, janvier 2019, 255 pp