Veuve mais pas inconsolable – lettre d’un 17 juin

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Notre chère marquise de Sévigné est veuve à 25 ans. C’est jeune, surtout que sa fortune a fondu et qu’elle a la charge de deux jeunes bambins, Françoise-Marguerite, quatre ans et demi et Charles presque trois ans, en cette date fatale du 6 février 1651.  Veuve mais pas inconsolable, comme elle l’écrira, bien des années plus tard, le 17 juin 1687, à son cousin, Roger de Bussy-Rabutin:

 « Je n’avais retenu de dates que l’année de ma naissance et celle de mon mariage, mais sans augmenter le nombre, je m’en vais oublier celle où je suis née, qui m’attriste  et qui m’accable, et je mettrai à la place celle- de mon veuvage, qui a été assez douce et assez heureuse, sans éclat et sans distinction mais elle finira peut-être plus chrétiennement que si elle avait eu de plus grands mouvements, et c’est en vérité le principal » 

 

Extrait de Madame de Sévigné – Correspondance (III) (sept 1680- avril 1696) – texte établi, présenté et annoté par Roger et Jacqueline Duchêne, Gallimard, La Pléiade  (1972)