Capharnaüm .. avant la lettre ..

Nous évoquions, mercredi passé, le merveilleux film, Capharnaüm ( de Nadine Labaki) et le procès que le jeune Zaïn intente à ses parents pour l’avoir mis au monde.

Figurez-vous qu’à 25 ans, l’ami Flaubert -Gustave de son prénom écrivait à Louis Colet, une lettre affichant pareil dépit –

Depuis Rouen, le 21 janvier 1847 :

 » (…) D’ailleurs je ne peux m’empêcher de garder une rancune éternelle à ceux qui m’ont mis au monde et qui m’y retiennent, ce qui est pire. Ah, parbleu!  C’était  l’amour aussi ça, sans doute. La belle chose! ils s’aimaient!  Ils se le disaient et une nuit ils m’ont fait, pour leur plus grande satisfaction. Et quant à la mienne ils ne s’en souciaient guère.  Maudit soit l’homme qui crée, maudit soit l’homme qui aime. – Que la vie de son fils soit un supplice et que l’ennui démesuré, que  l’ennui colossal, gourmand et dévorant qui ronge l’enfant soit pour  le père un remords qui lui aussi le fasse se repentir d’avoir vécu. »

Gustave Flaubert – Correspondance,   éditée et annotée par Jean Bruneau,Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1973, t. I

Gageons que Louise Colet eût préféré plus aimable missive amoureuse

Remarquons que Gustave a connu le luxe d’être aimé

Laissons-le à ses fâcheuses idées et précipitons-nous pour admirer Zaïn, le merveilleux héros de Capharnaüm, …

Si vous n’avez pas lu le billet de la semaine passée, je vous en précise illico le lien : https://www.lepavillondelalitterature.com/zados-reront/capharnaum/

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