Mar-dites-nous, Niki de Saint Phalle

Prélude à notre recension de ce week-end et à la vibrante biographie consacrée par Gwenaëlle Aubry à la célèbre plasticienne Niki de Saint Phalle (1930-2002) , penchons-nous sur un extrait de lettre adressée à son second mari, le sculpteur, Jean Tinguely (1925-1991) . Elle est datée du printemps 1990;  l’artiste y déploie  sa double dévotion à l’égard d’Antoni Gaudi et du Facteur Cheval

(…) Je te parlai de Gaudi et du Facteur Cheval que je venais de découvrir et dont j’avais fait mes héros: ils représentaient la beauté de l’homme, seul dans sa folie, sans aucun intermédiaire, sans musée, sans galeries. Tu étais contre cette idée, tu pensais que l’art doit être dans la société et pas en dehors d’elle. Alors je te provoquai en te disant que le Facteur Cheval était un bien plus grand sculpteur que toi. « Je n’ai jamais entendu parler de cet idiot, dis-tu. Allons le voir tout de suite. » Tu insistais. C’est ce que nous fîmes et la découverte de ce créateur marginal t’apporta une immense satisfaction. « Tu as raison. C’est un plus grand sculpteur que moi. »

Tu fus séduit par la poésie et le fanatisme de ce petit postier qui avait réalisé son rêve immense et fou.

Source : https://www.femmespeintres.be/peintres/mod/desaintphalle.html

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