L’autofiction vue par Jean d’Ormesson

Empruntons l’habit vert de notre police policée pour rendre hommage à  » Jean d’O » décédé voici tout juste cinq ans et à une correspondance d’anthologie 

Dans une lettre de félicitations à François Nourissier (1936-2011), pour la parution de son roman,  L’Empire des nuages, Grasset, 1981,  Jean d’Ormesson émet  une belle définition de l’autofiction.

La lettre est datée du 29 septembre 1981

« C’est ton meilleur livre. Et je crois que c’est un grand livre. Tu as réussi ce qui est peut-être la tâche d’un écrivain aujourd’hui : écrire quelque chose qui soit au confluent de la littérature et du roman. Au confluent aussi de l’imaginaire et de toi-même. Tu crées un monde – c’est un monde, avec tous ces personnages, ces événements, cette histoire, la société, tous les mouvements de notre temps – et tu y es tout entier. C’est détaché de toi, mais on t’y retrouve à chaque page. C’est le roman de la création et c’est un roman d’amour, mais il ne pouvait être écrit que par toi. Ce ne sont plus des variations,
des gammes, des fusées, c’est un monument. Il est autonome. Et pourtant, c’est toi. (…) »

S : Des messages portés par les nuages, Lettres à des amis, Jean d’Ormesson de l’Académie française, Edition établie et présentée par Martin Veber, Ed. Robert Laffont, mars 2021, 476 pp [Amis]NB Préface de Jean-Luc Barré[1]

 

 

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