La librairie francophone

La librairie francophone S’il est une émission -hebdomadaire- que je manque le moins possible, c’est bien celle de La Librairie francophone,( Emmanuel Kherad) , diffusée sur les ondes de France Inter (le samedi, de 17h à 18h), de La Première (RTBF – le dimanche, à midi), de Radio Canada et Radio Suisse romande. Puisque vous me le demandez, apprenez que j’organise chaque semaine une séance de repassage (d’enfer)  pour me scotcher sans complexe à l’émission. Avec la complicité de libraires belges (notamment Déborah Danblon, de la librairie La Licorne, à Bruxelles), canadiens, français et suisses, le journaliste passe en revue, entretiens à la clef, un choix éclectique de  publications toutes fraîches.

Au sommaire du week-end qui vient de s’écouler:  

La rencontre croisée entre  Boris Cyrulnik (Mourir de la honte, éd. Odile Jacob) et Ingrid Betancourt (Même le silence a une fin, éd. Gallilmard- chronique en vitrine du blog). L’entretien relevait à ce point de la haute voltige que j’ai dû arrêter, séance tenante,  toute activité domestique pour imprégner ma plume de propos ..sublimes.

Je vous invite instamment à podcaster l’émission – enregistrée, jeudi, à la Foire du Livre de Bruxelles et à méditer les propos du neuropsychiâtre et de l’ex-otage des FARC, brillamment orchestrés par Emmanuel Kherad.

Si la publication du livre d’Ingrid Betancourt lui a permis d’arrêter l’inconfort d’un silence qui s’était installé entre elle et ses proches après sa libération, elle ne signifie pas, en revanche, qu’il faille tout dire à ceux-ci: « Il y a une indécence de laisser vivre dans la mémoire des autres ce qu’on n’a pas envie de voir renaître » Et l’ex-otage de renchérir  » D’une certaine façon, si ça reste en vous, vous pouvez le tuer. »

Boris Cyrulnik insistera, de son côté, sur le nécessaire détour par l’écriture (ou toute autre forme d’art) de l’expression de la souffrance. L’art se fait, partant, porte-parole d’une vérité qu’on ne peut asséner en direct. Une révélation qui pallie la solitude  inhérente à la honte:  « M’adressant à l’ami insivisible qui pourra me comprendre, je ne suis plus seul au monde dès l’instant où j’écris. »

La diffusion durant l’émission de « Starway to heaven » (Zeppelin – « madeleine » musicale de la captivité d’I.B. ) relevait d’une audace  qu’Ingrid Betancourt reçut comme un « tout beau cadeau » .

L’invitée de la deuxième partie de l’émission n’était autre que Nicole Roland (Kosaburo, 1945 – Actes Sud), toute fraîche lauréate du Prix Première. Nous reviendrons très vite sur le livre.

Le troisième invité était le BD-iste belge, Thierry Bouüaert et une Garden Party (éd. Quadrants) inspirée d’une nouvelle de Katherine Mansfield.

A podcaster, vous dis-je et …repasser en boucle.

Site de France Inter – La Librairie francophone.

Apolline Elter