Regarde la vague

   Ecoute François Emmanuel faire vibrer des passages du livre, du souffle chaud de sa voix de conteur. 

  C’est à une présentation de haut vol de Regarde la vague, le dernier roman de François Emmanuel,  que la Librairie Papyrus, à Namur,  a convié les lecteurs, ce jeudi 15 novembre.

  L’analyse de l’œuvre était menée par Denis Riguelle, professeur au collège Saint-Berthuin.

  Regarde la vague, ce sont les retrouvailles des cinq enfants Fougeray, à l’occasion des noces de leur frère Olivier, dans la maison familiale qu’ils s’apprêtent à vendre.

  Œuvre polyphonique, écrite à la troisième personne, par laquelle l’auteur s’efforce d’appréhender la vision du monde de chacun des protagonistes.

  Deux frères, trois sœurs, quelques personnes hors champ ou qui brillent et ponctuent le roman de leur absence. Une manière de parler ou plutôt une pudeur du non-dit qui tisse la trame des relations familiales. Une suite d’instantanés qui rythment la trame narrative.

  Car le rythme est une donnée-clef de l’écriture de François Emmanuel. Il lui arrive de sacrifier à ce credo des passages d’une rare beauté, telle la scène où Marina retrouve son piano et la ferveur,  enfouie dans sa mémoire,  que suscitait, en elle,  la troisième Gnossienne de Satie. Brillante absence d’un roman qui ne l’est pas moins. Révélée aux auditeurs, bijou, tissé de la voix de François Emmanuel.

  Une rencontre impressionnante.

                                         Apolline Elter (15 novembre 2007)

  Regarde la vague, François Emmanuel, Paris, Editions du Seuil, août 2007, 197 pp. 17 €