Les plus belles lettres de femmes

url (4).jpg » Voilà l’effet de l’amour sur les femmes intellligentes. Elles ne savent plus écrire de lettres » déclare Anaïs Nin à son cher Henry Miller (juin 1932)

Que du contraire.

Sont-elles amoureuses, amantes, amies, soeurs, mères, filles, femmes d’engagement, de combat, d’influence, libres, voyageuses ou incarcérées, … ces femmes dont Laure Adler* et Stefan Bollmann nous tracent les portraits, partagent à de degrés de conscience divers,  une conception commune de l’épistolaire :  » … la lettre est un apprentissage qui devient, imperceptiblement, un agrandissement de soi-même, une croyance en ses propres possibilités. »

Les  lettres d’amour « revisitées » de George Sand  à Alfred de Musset , de  Sido à sa fille, Colette, la correspondance passionnée de Juliette Drouet à son amant poète Victor Hugo, le ton direct et cru des lettres de La Palatine, seconde épouse de Monsieur (frère de Louis XIV), l’argumentaire que la grande Mademoiselle adresse à son cousin Louis XIV pour qu’il lui accorde la main de Lauzun,  la tendresse lucide de la Dame de Nohant pour son jeune ami Flaubert, celle de Françoise Dolto pour son père,  l’admiration de Colette de Jouvenel pour Marcel Proust, l’amertume de Camille Claudel envers sa mère…traversent les pages d’un bel ouvrage, joliment illustré  et qui a le mérite majeur de situer chaque trait  de plume dans son contexte biographique précis.

Une mine pour un blog dévolu à l’épistolaire et d’oblongues tablées qui en feront un usage récurrent.

Apolline Elter

Les plus belles lettres de femmes, Laure Adler & Stefan Bollmann, Ed. Flammarion, beau livre, mars 2012, 176 pp – 150 illustrations en couleur – 29,9 €

Journaliste, écrivain et historienne du féminisme aux XIXe et XXe siècle, Laure Adler nous a  déjà ravis d’une somptueuse biographie de Françoise Giroud (2011 – voir chronique sur ce blog). Elle a publié, chez Flammarion, Les femmes qui lisent sonr dangereuses et Les femmes qui écrivent vivent dangereusement.

 Elle était présente, vendredi 6 juillet passé au Festival de la correspondance de Grignan, pour tracer un portrait des femmes philosophes, Hannah Arendt et Simone Weil, en particulier.

Rendez-vous, mercredi  18 juillet, sur ce blog pour le compte rendu d’une rencontre intense….

AE