Le dernier des nôtres

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« La première chose que je vis d’elle fut sa cheville, délicate, nerveuse, qu’enserrait la bride d’une sandale bleue. »

Ains’Incipit le roman d’Adelaïde de Clermont -Tonnerre, deuxième de sa plume, qui d’emblée saisit le lecteur aux rêts d’une intrigue passablement addictive, l’entraîne de l’Allemagne vaincue de 1945 au New York des années ’70, celui des magnats de l’immobilier et de la warholienne Factory.

Et le même lecteur d’osciller d’une époque à l’autre, en une pendule adroitement alternée de chapitres flashbacks et de narrateurs.

Mais encore

« Il s’appelle Werner. Werner Zilch Na changez pas son nom. Il est le dernier des nôtres. »

 Né de la plus tragique manière, d’une mère mourante,  en un Dresde bombardé , « une nuit de disgrâce de février [1945] », Werner Zilch est recueilli dans un premier temps par sa tante,  Marthe Engerer, puis adopté par un couple d’Américains, middle class.

Avec Marcus, son ami d’enfance, il va gravir avec aplomb et sans scrupules, les échelons d’accès à la fortune.

Côté coeur, il engrange une relation passionnelle avec Rebecca Lynch, une jeune fille richissime aussi belle qu’imprévisible . Le destin s’infléchit lorsque Werner rencontre Judith, la mère de Rebecca:  l’effroi de cette dernière à sa vue précipite le jeune homme dans une quête douloureuse de ses origines : est-il né d’un père tortionnaire nazi? 

Avec, en filigranes, la figure historique de Wernher von Braun, un des concepteurs du missile V2,  récupéré par les Américains après avoir servi le IIIe Reich nazi, la narration prend d’emblée l’allure implacable, impeccable d’un thriller, sur fond d’amour et de dilemme inextricables.

Il y a du best-seller dans l’air

Apolline Elter

 Le dernier des nôtres, Adélaïde de Clermont- Tonnerre, roman, Ed. Grasset, août 2016, 492 pp