Le beau temps

 

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  » Né avec le siècle »  – entendez le 3 janvier 1900, la même année qu’Antoine de Saint-Exupéry, Maurice Jaubert meurt au début de la guerre, le 19 juin 1940, tué par un éclat d’obus ou celui d’une balle perdue. L’histoire retient de lui les nombreuses compositions musicales qu’il crée pour les films d’avant-guerre, les amitiés et collaborations nouées avec les cinéastes Jean Vigo, Jean Renoir, René Clair,  Henri Storck, … et même Maurice Ravel, témoin de son mariage avec Marthe Poidlouë.

La romancière  Maryline Desbiolles  se prend  de fascination pour ce quadragénaire niçois  « opaque  » et « franc », foudroyé dans la force de l’âge, elle parcourt ses œuvres, archives et de nombreux témoignages épistolaires.

« Je marche avec Maurice Jaubert. Je soulève des pierres. Dessous, quelquefois, se cache un menu trésor. J’avance ainsi, sans dessein, en m’accroupissant de temps en temps pour scruter des brimborions révélés par la lumière. »

Procédant par petites touches, au gré d’investigations, de découvertes et d’un aimable jeu de va-et-vient entre les événements qui touchent le compositeur  et son présent d’auteur,  l’écrivain cède à la sympathie, nous invite à l’aimer  plutôt qu’à « percer son secret » : « D’aimer ensemble son évidence et son opacité« 

Elle signe  de la sorte une belle composition en trois mouvements.

Apolline Elter

Le beau temps, Maryline Desbiolles, roman, Ed. Seuil , août 2015, 232 pp