La première chose qu’on regarde

41phUVAPKLL._SL500_AA300_.jpg« Ce fut comme une apparition. »

Ça c’est Gustave Flaubert

« Les hommes sont méchants, méchants, et pour les faire disparaître, c’est moi qui dois disparaître. »

Ça c’est Grégoire Delacourt et l’amorce d’une tendre, sensuelle, loufoque, faussement  légère, à l’humour triste, parfois plombé, …une déconcertante Éducation sentimentale.

Pas facile, terriblement ingrat même d’afficher les beauté, sensualité et mensurations affolantes d’une Scarlett Johansson, star universelle de la beauté, d’éveiller, partant  un regard autre que celui du désir – primaire – et de la concupiscence masculine sordide.

Surgie chez Arthur Dreyfuss, un garagiste de vingt ans, orphelin de père, de sa jeune soeur et bientôt de sa mère, Jeanine Foucamprez joue dans un premier temps de sa ressemblance avec la star américaine Un scenario qui rappelle celui de  La Doublure (Francis Weber) mais qui, surtout et avant tout, pose la question du regard réducteur que les hommes, la société, posent sur les femmes trop désirables.

Prisonnière d’un corps, objet depuis sa tendre enfance de tous les désirs, de toutes les dérives, Jeanine cherche l’amour, le vrai, fait de respect et d’une authentique  compréhension. Elle le découvre en la personne d’Arthur, réveillant   toute la poésie qui sommeille en lui et cet amour qu’il n’a jamais pu exprimer à sa mère, devenue sénile avant l’âge.

Une belle histoire d’amour, qui dure… six jours

« Et ce fut tout » (Flaubert, L’Education sentimentale)

AE

La première chose qu’on regarde, Grégoire Delacourt, roman, JC Lattès, 268 pp, 17 €