La douleur porte un costume de plumes

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 Terrassé par le décès de son épouse, un jeune père voit débarquer un corbeau en son appartement londonien.

Dans d’autres versions je suis docteur ou fantôme.

Parfaits stratagèmes : docteurs, fantômes et corbeaux.

Nous pouvons faire ce que les autres personnages ne

 peuvenr pas, manger la tristesse par exemple, ou renfouir

 les secrets, ou mener des batailles homériques contre le

langage et Dieu. J’étais excuse, ami, deus ex machina,

lague, symptôme, fiction, spectre, béquille, jouet,

revenant, bâillon, psychanalyste et baby-sitter.

Allégorie de la souffrance qui doit s’exprimer par tous les pores, le funeste volatile se fait  projectile des tensions – chagrin, révolte, pensées incongrues- , des vibrations de trois âmes désemparées, celle du père et de ses tout jeunes garçons, des jumeaux.

 » Papa nous racontait des histoires et les histoires ont changé quand Papa a changé.« 

Sorte de fable déconcertante, gratifiée d’un humour à la Jean-Louis Fournier,  ce roman anglais bénéficie d’une traduction imparable – une vraie prouesse d’adaptation linguistique, d’images et d’allitérations.

Une bouée pour affronter le tsunami de l’indicible.

La douleur porte un costume de plumes, Max Porter, roman traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Charles Recoursé, Ed. Seuil, janvier  2016, 122 pp