Antonio Vivaldi

  Vous le savez, je le sais: Antonio Vivaldi fête, le 4 mars 2008, ses 330 printemps. Ce sera l’occasion de célébrer l’événement par un dîner spécial "Attitude Zen", mais de cela, je vous reparlerai.

  Voici que depuis deux jours, à la faveur des vacances et de la trêve de Noël, je me replonge dans l’écoute assidue de certaines de ses oeuvres, l’étude passionnée de sa biographie.

 A ce sujet, Wikipédia, l’encyclopédie libre, lui consacre un article remarquable, long de 34 pages. Quant à Marcel Marnat, il a publié une série de réflexions averties, au format de poche, chez Fayard/ Mirare, en janvier 2003. Le bien-fondé de cette érudition ne s’éclaire cependant qu’à la lueur de repères biographiques solidement ancrés; en d’autres termes, l’ouvrage a des allures de conversation réservée aux initiés.

  Violoniste virtuose, prêtre roux, aussi bigot que peu porté à célébrer la messe – il arrête de la dire trois ans après son ordination en 1703 – génial architecte du concerto à l’italienne dont il structure la forme en trois mouvements (vif-lent-vif) sans s’y laisser enfermer, vantard invétéré, imprésario d’opéra, Vivaldi exploite avec une rare richesse chromatique la palette de tous les instruments de musique disponibles à l’époque. Sa santé déficiente – il devait être asthmatique ou angoissé de l’être – exige la compagnie constante de femmes autour de lui, infirmières potentielles, ce qui lui vaudra bien des contreverses.

  Marcel Marnat explique impute au calme massif qui règne à Venise, sitôt que  l’on quitte les trajets touristiques balisés, l’éclosion d’oeuvres musicales de génie : "…un besoin ressenti depuis toujours de tirer parti de ce calme pour communiquer autrement que par la parole. Ainsi meuble-ton par le chant et la musique. L’oreille impolluée des Vénitiens allait permettre aux musiciens du cru de conquérir plus d’espace, de magnifier, même en plein air, non seulement les timbre les plus ténus (guitare, harpe, luth, mandoline) mais encore d’être possédés par un souci constant d’exploiter les instruments courants selon leurs ressources les plus subtiles." (p 29)

  Puisqu’il le dit.

  A suivre.

 Apolline E

Antonio Vivaldi, Marcel Marnat, Fayard/Mirare, janvier 2003, 107 pp.