Aesculapius

Aesculapius

« Druon se souvint d’une phrase de son père: la vie est pleine de mystères inattendus et saisissants. Une parfaite machination. Un complot magnifiquement organisé. Et une pauvresse, une ongle-bleu, une déconsidérée avait été le grain de sable qui  faisait déraper les rouages parce qu’une presque bourgeoise l’avait prise en pitié, s’obstinant à chercher les raisons de sa mort. »

Enigmes, mystères, scénario bien ficelé, personnages attachants, …les ingrédients sont réunis pour faire de ce premier tome de la saga d’Andrea H. Japp la vitrine alléchante d’une suite attendue.

L’action se situe en 1306, dans un Moyen Age en proie à l’Inquisition, aux trahisons, à l’hypocrisie et mise en question des connaissances qu’elle suscite.

Druon de Brévaux est mire – entendez par là praticien laïc et non diplômé de médecine – il est aussi Héluise, fille de Jehan Fauvel, lequel vient d’être trahi et pris aux implacables rets de l’Inquisition. En cause, la possession d’une pierre mystérieuse, une pierre rouge aux pouvoirs étranges.

La mort de Jehan précipite sa fille sur les routes du Perche et de Normandie, travestie en Druon et affublée d’Hugolin, garçonnet sauvé des griffes d’une cruelle tarvernière. Il lui revient désormais de percer le mystère de la pierre et de déjouer les complots qui surgiront sur son chemin. La tentative d’empoisonnement de la Baronne Béatrice d’Antigny et les méfaits sanglants d’une bête monstrueuse sonneront comme la première des épreuves à lui (elle) soumises…

Au-delà de l’intrigue et de ses rebondissements, la qualité du roman réside dans la précision de la terminologie médiévale et des réalités de l’époque: notices de bas de page, annexe historique et glossaire apportent une heureuse touche didactique au récit. Sans oublier le festival onomastique des Jehan, Igraine, Hugolin, Héluise, Muguette et Séraphine, qui en campent délicieusement l’atmosphère médiévale.

Une façon plaisante de se pencher sur les us et connaissances médicales du Bas Moyen Age, via l’instantané d’une époque précise.

Apolline Elter.

Aesculapius. Les mystères de Druon de Brévaux, Andrea  H. Japp, Flammarion, février 2010, 448 pp, 21 €.