Mar-dites-nous Festivalières, Festivaliers de Grignan

L’avis est unanime, je le crois, l’édition 2025 du Festival de la correspondance de Grignan fut un (très) grand cru.

Bravant une météo ardente, le Festival enchaîna rencontres de (frais) matin, d’après-déjeuner, lectures d’avant-soirée, spectacles vespéraux sous  la « Quête du sens et du sacré » 

Un thème sacrément porteur, décliné de toute haute volée lors des rencontres avec Philippe Charlier, Nathan Devers, Albert Algoud, David Foenkinos auxquelles j’eus la liesse d’assister, menées avec brio, charisme et empathie par Pascal Schouwey et Catherine Lalanne,

Jean-Pierre Bouvier prêta sa voix, son art, son incorporation aux lectures d’avant-soirée, incarnant tour à tour Jean Malaurie, Gustave Flaubert, François de Sales, Charles de Foucault et Max Jacob avec une vérité remarquable, fruit d’un long travail d’appropriation.

Les spectacles du soir réunirent gradins combles,  spectateurs comblés, autour d’interprétations vibrantes, émouvantes – celle des lettres de Virginia et Leonard Woolf, magistralement incarnés par Alysson Paradis et Charles Templon fut tout bonnement bouleversante – ou insolemment facétieuses telle la canine prestation d’un Diogène aboyé par Eric Laugérias, lequel ne pouvait plus se promener dans les rues de Grignan sans que les festivaliers ne lui jappent leur joie.

Une mention aussi pour le duo de choc que formèrent Paloma Duchesne et Bruno Solo, affrontant des convictions incompatibles d’athéïsme et de foi, magistralement adaptées par Albert Algoud

Et le festival de se conclure sur la correspondance tardive entre Tolstoï, le vieux Russe sage (incarné par Jean-Pierre Darroussin) et un tout jeune Gandhi en devenir ( Gall Gaspard) . Gracieusement amplifié par Alice Dufour, l’échange des lettres est passage de flambeau, oeuvre de transmission d’un message de non-violence plus primordial que jamais

Introduit par Eric-Emmanuel Schmitt, Président et directeur artistique du Festival ( photo) chaque spectacle est placé dans son juste contexte d »adaptation et d’interprétation.  Une démarche précieuse et bienvenue.

Je vous reviendrai de billets du mardi sur ces moments d’excellence vécus en ce début juillet;. Bonheur pour ma part de retrouver es joyeux et bienveillants participants inscrits aux animations « La lettre sens dessus, dessous » dans le jardin exquis du Colophon.

Le Festival est un moment fort de l’année culturelle: on y fait provision d’enthousiasme, de découvertes, le savoir et  d »échanges de haut vol

La magie opère qui fait qu’on y retourne chaque année, conscient de s’y enrichir

Quel en est le secret? 

L’implication à coup sûr d’une brigade infatigable et avenante de bénévoles, pour la plupart Grignanais, impulsée par Bruno Durieux, Président fondateur du Festival

Celle de tous les intervenants, plus décidés à donner le meilleur d’eux-mêmes que de se lancer dans de stériles compétitions de vanité : à Grignan, tout le monde est sur le même plan (ou presque)

Alors félicitations à tous les susmommés et merci, merci évidemment à Pierre Cordier,  Laura Mollon, Pauline Pascalin, Laetitia Heurteau, Agnès Akerib, Martine Malinsky, Virginie Berling, Séverine Vincent, Gisèle Gemayel, Gilles Durieux et La Chambre 7,  Jacques Rouveyrollis, Françoise Hamel, Cathy, Marie-Hélène et autres discrets pour l’excellence du travail accompli, dans l’ombre parfois, la modestie, toujours et surtout l’infaillible détermination de bien faire au service d’un Festival majeur.

Qui nous permet de croire , d’adhérer à une vie meilleure.

Apolline Elter

 

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