Mar-Dites-moi, chère Camille. Le prix de la pension Claudel

Buste JL par CC.jpgMadame Claudel, mère de Camille, Paul et Louise accepte de prendre en pension l’Anglaise, Jessie Lipscomb, amie de Camille. Reste à résoudre l’épineuse question des modalités financières. Voici comment s’y prend cette bonne mère…

Camille vient de me faire part de votre résolution de venir à Paris passer quelques mois. Je ne puis que vous en féliciter et nous aussi, car nous aurons vraiment beaucoup de plaisir à vous recevoir et vous pourrez perfectionner votre éducation artistique. Nous serons très heureux de vous recevoir à la maison, de vous faire partager notre vie. Je voudrais être riche pour ne pas agiter la question d’intérêt à ce sujet, malheureusement notre position de fortune, les dépenses que nous sommes obligés de faire en divisant notre ménage et le prix si élevé de toutes choses à Paris ne me permettent pas de vous recevoir comme je voudrais c’est-à-dire sans indemnité. Je suis donc forcée chère mademoiselle de vous demander ce que je crois devoir dépenser pour votre entretien. En réduisant le plus possible j’arrive encore au chiffre de 200 francs par mois. » 27 janvier 1884

 Illustration: buste de Jessie Lipscomb réalisé par Camille Claudel 

Camille Claudel, sa vie, Odile Ayral-Clause, biographie,  Editions Harzan, 2008, 341 pp (réécrite par l’auteur au départ de la version anglaise, Camille Claudel, A  life, 2002