Maman Marthe-Poule

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Emile Verhaeren et Marthe Massin, son épouse, formaient un couple fusionnel.

Ils n’eurent pas d’enfants.

Dévouée corps et âme à son poète de mari, Marthe était un peu du genre mère-poule.

Voici ce qu’elle écrit à Stefan Zweig, le 25 février 1912, à la veille de la tournée de conférences en Allemagne – Autriche, que l’écrivain autrichien organise pour son confrère belge:  

Mon cher Zweig, 

Verhaeren vient de partir, dans deux jours, c’est vous qui aurez la joie de vivre à côté de lui.

 J’espère que vous lui trouverez assez bonne mine, malgré cette dernière indisposition qui l’a assez amaigri et pâli. Je vous avouerai même qu’un moment, j’ai cru ne pas le quitter, et le suivre, sans qu’un autre que vous le sache, à travers tout son voyage. Mais songeant à vous qui alliez le rejoindre, j’ai vite abandonné ce projet. Déjà je devine tout ce que votre grande affection pour lui va imaginer pour lui éviter le plus de fatigues possibles, et pour écarter de lui tout ce qu’il appelle «corvée ».

Et Marthe d’insister pour que Stefan Zweig interrompe le circuit dès le premier signe de fatigue, de l’en remercier d’avance, ainsi que du repos qu’elle goûtera, elle-même, en l’absence d’Emile, le sachant en si bonnes mains….

Touchant n’est-il pas? 

Rendez-vous mardi prochain pour le feedback de l’expédition

 Source: Verhaeren – Zweig. Correspondance. Edition établie par Fabrice van de Kerkhove, Ed Labor, 1996, coll. Archives du futur, 608 pp

 

Mar-dites-moi, Emile Verhaeren

Du 12 juillet au 27 novembre 2016 (centenaire du décès du poète) , vous aurez rendez-vous chaque mardi pour des billets, infusions,, extraits de lettres ,  chroniques , ….relatifs au chantre du vitalisme.