L’automne rougit les pommes du verger .

Un panneau, depuis quelque temps, attire votre attention, qui propose de vendre des pommes issues de l’immense verger d’une communauté jésuite. Au prix où sont les fruits, autant ajouter à votre compote une dimension spirituelle.

Trois fistons embarqués, vous découvrez l’immense verger, rougeoyant, flamboyant sous le soleil de ce début d’automne. La quiétude du domaine est relayée, au loin, par les chants d’un groupe de retraitants….

Arrive Frère Pomme, responsable des lieux. Il dépose sa bicyclette devant le hangar, entasse  six caisses vides sur une brouette et le voilà parti pour son heure de ramassage quotidien. Saison de l’année qui voit l’octogénaire accabler la communauté de ses frères de purées de pommes, à crier « Amen ». Avec son béret basque et son cycle antique, Frère Pomme paraît tout droit sorti des années 40.  

Sa profonde surdité vous oblige à communiquer par le biais d’un petit carnet.

« Pouvons-nous cueillir des pommes? « 

Il vous offre de les ramasser avec lui, ces milliers de pommes tombées la nuit, encore propres à la consommation. Pour la cueillette proprement dite, il vous faudra revenir un autre jour. Et vous remplissez sacs et caisses de la communauté, l’heure passe, tandis que Frère Pomme vous parle de sa passion fruticole, désolé que l’âge ne lui permette plus l’entretien convenable du verger.

Merci Frère Pomme pour ce moment choisi.

Apolline Elter

Compotée spirituelle

Sitôt les pommes lavées, vous en retirez coeur et pépins, et les ferez cuire en quartiers, non épluchées, arrosées d’un filet d’eau.

Dessert de rêve : surmonter la compotée encore tiède d’une boule de glace au spéculoos et à la cannelle (une simple glace vanille conviendra également)