La célèbre veuve de John Lennon, assassiné le 8 décembre 1980 tandis que le couple regagnait leur appartement new yorkais du Dakota Building, célébrait ses 90 ans, le 18 février dernier.

Le prétexte est idoine pour se pencher sur la personnalité de cette artiste pluridisciplinaire: plasticienne, performeuse, musicienne, cinéaste.

Julia Kerninon consacre à sa vie, à son oeuvre, une « modeste monographie poétique », véritable passerelle de compréhension psychique, de réhabilitation d’une femme par trop restée dans l’ombre et partant maltraitée

« Ce texte vise à être une modeste monographie poétique de l’œuvre et de la vie de Yoko Ono.

Il s’appuie sur l’étude de son travail artistique, quelques interviews parues dans des magazines, et les rares livres publiés à son sujet à ce jour. Il m’a semblé que la trajectoire d’Ono nous disait quelque chose de tout à fait captivant concernant la place des femmes, pas tant parce que l’Histoire a cherché à la siIencier que parce qu’elle n’a jamais cessé d’être elle-même, quoi qu’il lui en ait coûté. »

Née à Tokyo au sein d’une « dynastie » de banquiers, Yoko gagne New York en 1952, avec sa famille, tandis que son père  y est nommé directeur de la banque de Tokyo.

La jeune fille comprend rapidement qu’il lui faut s’affranchir de ses origines en s’essayant à la vraie pauvreté

Elle tentera de la sorte bien des performances artistiques  – sidérantes parfois, audacieuses toujours, conviant les spectateurs dans le processus expérimenté.

Une façon de s’affranchir de la peur que suscite le monde en passant elle-même à l’attaque

Du décès violent de son troisième mari, Yoko Ona affirmera « Sa mort, c’est notre faute à tous et donc aussi la mienne »

Une personnalité à tout le moins fascinante

Apolline Elter

Yoko Ono, Julia Kerninon, Monographie, Ed. Iconoclaste, octobre 2023, 96 pp