« Nous sommes deux avalanches, la pente de pierre descend en même temps que nous, dans une fumée grise, jaune; nous glissons, poussières. Nous déshabillons la montagne de sa parure de roches brisées. Nous sommes deux femmes devenues avalanches, glissements. »

En ces temps qui profilent les proches évasions estivales, partons en Iran sur les traces d’Emile Talon- un patronyme prédestiné- et celles, plus anciennes, de son père, Emile as « Milou »  et d’une expédition datée de l’été 1956.

Décédé en 1992, à l’entame de la cinquantaine, Emile Talon a grimpé les sommets iraniens, accompagné de cinq amis stéphanois. Un film, « Vertige persan » en retrace l’épopée.

Guidée de Zohre Ofoghi, « femme-fleur » un tantinet rebelle,  « guide ailée des cimes; des méandres et des cieux », la narratrice se fond et même se confond, au coeur de l’été 2021, de vertiges  et sommets persans, tout droit calqués sur l’expédition de 1956 Cette montée à la « source paternelle » permet à la presque quadragénaire de poursuivre un travail cathartique de deuil, d’un père perdu trop tôt- elle n’avait que dix ans à son décès – bouleversant d’émotions.

Un récit d’hommage à son père, à Zohre, à la montagne

Apolline Elter

Vertiges persans, Emilie Talon, récit, Ed Paulsen- Guérin, janvier 2023, 160 pp