Fière et fragile Maria Callas

Fière et fragile Maria Callas

 

« Depuis le premier jour, Maria avait été une enfant rejetée, dont le destin serait voué à la solitude« 

C’est sous l’angle de la fragilité, de la revanche – voire vengeance – à prendre sur une enfance rendue d’autant plus pénible qu’elle était dotée d’un physique disgracieux, qu’Alfonso Signorini, journaliste italien, nous présente l’altière diva.

Révélé tôt, le don de sa prodigieuse voix s’alliera à une fierté naturelle, un travail acharné et une ambition portée haut pour faire de Maria Callas la star que la postérité retiendra. 

De son mariage avec Giovanni Battista, « Titta » Meneghini, riche commendattore italien, à ses amours passionnées avec Aristote Onassis – qui jamais pourtant ne l’épousera -Maria Callas gardera la suprême blessure de la maternité impossible: mort sitôt né, en 1960, le petit Omerino consacrera une souffrance existentielle  d’autant plus douloureuse que dissimulée. Jusqu’à sa mort,  le 16 septembre 1977  Maria Callas se rendra,  tous les premiers lundis du mois, au cimetière de Bruzzano, près de Milan, sur la tombe de son enfant. L’événement marquera, selon l’auteur, le début du déclin de sa carrière. Un programme de tournées, par trop chargé, l’empêchait également de ménager sa voix comme elle aurait dû.

Un livre à lire, en écoutant les interprétations majeures de la diva,  au sein de la Norma, Traviatta  ou de Gianni Schicchi, tellement cher à Ari Onassis.

« Je suis à la fois fière et fragile! Et si je m’attriste à la pensée qu’en souffrant, je souffre cent fois plus que les autres, je sais que quand je suis heureuse, je le suis mille fois plus qu’eux. »

Apolline Elter

Fière et fragile Maria Callas, Alfonso Signorini – Traduit de l’italien par Raymond Voyat, biographie, éditions du Rocher, novembre 2009, 256 pp, 19 €