L’élégance des veuves

 

L'élégance des veuves

Sublime.

Un roman d’une beauté saisissante qui trace le destin de trois femmes: Valentine, Mathilde et Gabrielle.

Elégance conjugale empreinte d’estime et d’indulgence, élégance maternelle déclinée de progénitures infinies et de la mutilation de leur perte. L’élégance des veuves à travers qui la vie passe et trépasse.  

« Le premier goût du malheur, elle l’eut trois années avant la fin de son mariage: le septième enfant ne vécut qu’une journée,le temps de sourire aux anges et de partir les rejoindre » (p 18)

Le récit, court, est mené selon un tempo alerte, un rythme, soutenu, réveillé de formules lapidaires, coupé de descriptions d’une beauté douloureuse et rare. L’introspection des émotions féminines y est précise, le langage, choisi.

 » A côté d’elle Clotilde qui avait dix-sept ans, mais déjà des rondeurs et des timidités de très jeune femme, répétait les gestes de sa mère. A son insu, elle était à l’instant parfait du corps, celui de l’efflorescence aboutie, quand les délicats chemin de la croissance ont mené à une vénusté épanouie » (p 109)

Sublime.

D’une beauté apaisante.

Un roman dont je vous recommande la lecture de toute instance.

Apolline Elter

L’élégance des veuves, Alice Ferney, Actes Sud, 1995. Rééditions : Babel 1997-2008, 7, 18 €