Laisse aller ton serviteur

« Arnstadt est une ville glaciale en hiver. Plus que toutes les autres villes de Thuringe, Arnstadt, en hiver, est une ville glaciale. Les autres villes et les autres villages de Thuringe ont des hivers sans histoire. La pierre est grise et la neige recouvre les pavés. Il ne se passe plus rien jusqu’aux premiers remous du printemps – rien, si rien ne sont les traces de calèches et de pas sur cette neige qui ne veut pas fondre. Les villes et les villages de Thuringe, Arnstadt exceptée, vivent un hiver paisible. C’est à peine si l’on y soupçonne encore les vieilles légendes, les loups dans la forêt, ou les jeunes filles ravies par des hommes de glace. Voici que la Thuringe a pris ses quartiers d’hiver. » 

Ains’Incipit un merveilleux roman – initiatique – frappé d’une quête (forcément) et d’une poétique remarquable

Il me fut conseillé par la librairie Point virgule, à Namur

Je vous en livre déjà l’argument;,  extrait  du site de l’éditeur:

À l’hiver 1705, Johann Sebastian Bach n’a que vingt ans. Il est organiste à Arnstadt, sa situation est établie, sa réputation solide. Qu’est-ce donc qui le pousse à braver le froid pour parcourir, à pied, les quatre cents kilomètres qui le séparent du maître de Lübeck – le compositeur Dietrich Buxtehude ?

Car Bach se met en route. Devant ses pas se dressent des silhouettes familières, des ombres inquiétantes, des pièges et des consolations. Mais c’est surtout du silence et de la solitude que Bach fait l’expérience, d’une solitude et d’un silence peuplés par la foi, en Dieu et en la musique. N’est-ce pas la noce de Dieu et de la musique que Bach tente de célébrer, seul dans la rigueur de l’hiver ?

Serait-ce donc ainsi, en un mot, que Bach est devenu Bach ?

Ce sont des questions que le roman rencontre. Mais il n’a pas prétention, il n’a pas vocation à trancher. Il invente. Il prend le parti de suivre un homme qui, dans un geste fou et sublime, décide de se mettre en marche et de fouler cent lieues de neige, pour aller se trouver, au nord de l’Allemagne, un maître parmi les maîtres. Au fond, tout cela n’est peut-être jamais arrivé. Mais quelle importance ?

Et vous donne rendez-vous le week-end du 9 mai pour sa chronique.. et célébrer la réouverture de nos chères librairies

Laisse aller ton serviteur,  Simon Berger, roman, Ed. Corti, janvier 2020,  116 pp

 

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