Hong Kong Blues

HKB.jpg« Depuis que mon passeport a été confisqué par la police à la suite d’un stupide malentendu, je suis condamné à espérer un miracle ou à attendre la fin du monde dans ce paradis d’artifice ou une panne d’électricité qui fera disparaître ce décor en trompe l’oeil.« 

Rien ne va.

Anti-héros foenkinossien – comme  Alain Berenboom les aime – Markus Deschanel accumule les contrariétés.  Après publication d’un premier roman remarqué, il accumule les échecs avec une lucidité confondante.

«  Ma réaction prouvait que j’étais vraiment un écrivain. Les écrivains sont des mammifères narcissiques dont l’orgueil est perpétuellement blessé parce que leur oeuvre est si importante à leurs yeux et si peu à ceux du reste du monde. » 

Outre l’insuccès croissant de ses publications, Markus Deschanel doit affronter l’échec de sa vie affective – assiégé par la rédaction de son quatrième roman, il a négligé sa compagne, Kathryne, leur  toute petite fille, Gabrielle  – mais aussi les soucis financiers corollaires et l’interdiction de quitter le territoire de Hong Kong où il séjourne, suspecté d’être mêlé à un meurtre…

Sous l’aimable imbroglio de situations qui s’enchaînent et d’un étau qui se enserre le narrateur se glisse une réflexion intéressante sur la production littéraire, la protection de ses  droits – chère à l’auteur –  et l’inévitable  rançon de la gloire.

Hong Kong Blues, Alain Berenboom, roman, Ed. Genèse, janvier 2017, 320 pp