Génération Nothomb

423blog.jpg » Cher lecteur,

Je ne sais plus que te dire. Je suis partagée entre « Laisse-moi tranquille! » et « Continue à m’écrire! »  (…) De moi, tu ne connais que les livres, et cela t’a suffi à me connaître à un degré d’intimité qui me terrifie. Pratiquée en profondeur, la lecture est décidément le moyen d’investigation le plus vivisecteur qui soit: tu me connais mieux que si tu étais mon frère »

Amélie Nothomb, 1997. »

C’est en lisant Hygiène de l’assassin, que Sam est né à la lecture. Il entreprend dès lors une ingestion systématique des romans d’Amélie Nothomb en même temps qu’une correspondance avec l’écrivain: l’ado lui révèle, dans un langage  un brin naïf, ses impressions de lectures, les transformations que cette ingestion opère en lui et  l’affection fascinée qu’il porte à l’auteur. Scènes d’atmosphère, bribes de portrait,  analyse du processus d’écriture, messages issus des forums de ses fans …apportent un éclairage intéressant sur le mythe  « Nothomb », les relations de l’épistolière avec ses lecteurs et le paradoxe de son inaccessible proximité.

 » Ce n’est pourtant pas ce qu’elle écrira aujourd’hui. Mais une image en appelle une autre, et tout un récit se trame en son esprit tandis qu’elle se rend, hagarde, dans la cuisine où elle se prépare, comme chaque matin, un demi-litre de thé noir kényan si fort, beaucoup trop fort, amer à la faire grimacer, qu’elle avale d’un seul trait. Qui lui donne encore plus faim. C’est seulement quand elle a faim qu’elle peut écrire. »

Génération Nothomb, Annick Stevenson, roman, Ed. Luce Wilquin, août 2011, 184 pp, 19 €

 

 

3 commentaires sur “Génération Nothomb

  • Un petit Belge 15 septembre 2011 at 21 h 51 min

    Est-ce qu’une partie du roman se base sur un réel lien entre un lecteur et Amélie Nothomb, ou tout est-il inventé?
    Chaque année à la Foire du Livre de Bruxelles, je suis étonné par le contact qu’Amélie Nothomb entretient avec ses lecteurs qui repartent tous enchantés de leur rencontre. Personnellement, je n’ai jamais eu la patience de faire la file mais j’aimerais bien une fois lui parler. L’avez-vous déjà rencontrée Apolline?

  • Apolline Elter 15 septembre 2011 at 22 h 38 min

    Bonjour à vous. J’espère que vous allez très bien.
    Pour répondre à votre première question , l’auteur est partie d’une situation familiale: son neveu est « né » à la lecture en lisant les « Catilinaires »; donc elle a romancé une situation réelle. Amélie Nothomb a avalisé le manuscrit, nous explique-t-elle.
    Pour répondre à votre seconde question: oui je l’ai déjà rencontrée, oui nous avons correspondu et, dans les deux cas, je peux affirmer qu’elle est respectueuse de son interlocuteur.
    Belle fin de semaine !
    Apolline

  • Un petit Belge 17 septembre 2011 at 15 h 21 min

    Oui, oui, je vais bien. Je passe plusieurs fois par semaine sur votre blog, mais je ne mets un commentaire que quand j’ai qqch à dire sur le sujet de l’article (donc principalement sur les auteurs belges que je connais mieux que les auteurs étrangers). Bon week-end également.

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