Madame de Sévigné à Grignan – Une épistolière en Provence

Madame de Sévigné à Grignan - Une épistolière en Provence

Si vous vous rendez à Grignan  – la ville m’est particulièrement chère –  je ne puis que vous conseiller l’ouvrage de Josée Chomel consacré aux séjours que la plus célèbre des épistolières y effectua, auprès de sa fille, Françoise, comtesse de Grignan.

Si l’on totalise la durée des trois séjours accomplis  par la Marquise de Sévigné dans la région, entre le 4 février 1671 (premier départ de Françoise pour la Provence)  et le 17 avril 1696 (décès de la Marquise…à Grignan) , on arrive à près de quatre années. Pas mal et certes suffisant pour que notre marquise se sente quelque peu provençale….. Avec des sentiments variés et des humeurs variables, ne nous le cachons pas. Il fallait tout de même que notre chère marquise aimât fort sa fille pour qu’elle s’attache à sa terre d’élection…

«  Quelle folie de quitter une si bonne mère, dont vous m’assurez qu’elle est si contente pour allez chercher un homme au bout de la France! Je vous assure qu’il n’y a rien qui choque tant la bienséance que ces sortes de conduites.  » s’insurge la marquise avec la délicieuse bonne foi qu’on lui connaît.

Soutenant le propos d’une documentation nourrie et d’illustrations intéressantes, Josée dresse du trio constitué par la Marquise, sa fille et son gendre, des portraits finement brossés. Les coutumes, jeux, lieux, plaisirs de table..de la Provence de l’époque sont évoqués qui rendent l’atmosphère de l’époque.

Et Josée Chomel de conclure: « ..étrangement, c’est à Mme de Sévigné que la Provence reste acquise, plus qu’à sa fille et à son gendre. Avec un tempérament plus expansif, plus méridional, par son art épistolaire, elle fait la Provence (…) Et ainsi, sans l’avoir voulu, sans l’avoir imaginé, par la magie de ses lettres elle s’est faite l’ambassadrice de Grignan et d’une certaine Provence. »

L’ouvrage, aussi plaisant qu’instructif  est préfacé par Bruno Durieux

Madame de Sévigné à Grigna. Une épistolière en Provence, Josée Chomel, auto-édition, 2007, 180 pp, 30 €