En avant route, avec Rimbaud et Stéphane Barsacq

Notre invité, en ce deuxième week-end des Estivales de l’Ermitage est Stéphane Barsacq.

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La découverte de son premier roman, Le piano dans l’éducation des jeunes filles (Ed. Albin Michel, janvier 2016) fut une des plus heureuses surprises de la rentrée littéraire de janvier (Billet de ferveur en vitrine du blog). L’Académie française ne s’est pas trompée qui vient d’ailleurs de lui décerner le prix Roland de Jouvenel.

Il nous tarde , vous l’aurez compris,  de découvrir son deuxième roman.. mais ne lui mettons pas la pression..

Pour l’heure, l’écrivain nous a confié son choix de lecture, celle qu’il emporterait s’il entreprenait un tour du monde pédestre… Sublime choix. Nous l’en remercions vivement.

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Stéphane Barsacq:  

« Traverser le monde, voyager, je n’ai pas cessé de le faire depuis l’âge de seize ans. Le voyage est une manière joyeuse de se sentir vivant et relié à ce qui est, au même titre que le rire, la danse et l’amour. 

Qui sait si je n’ai pas devéloppé ce goût grâce à ma lecture de Rimbaud ? On l’a parfois traité de « voyou » sans faire attention à ce que le mot signifie au sens propre : celui qui chemine sur les voies

Lire Rimbaud – « Rimbaud le Voyou », mais aussi « Rimbaud le Voyant » -, c’est partir. 

Dès que je voyage, le petit livre de la collection Poésie chez Gallimard qui contient Poésies, Une saison en enfer et les Illuminations ne me quitte pas. Ce livre suffit à tout : il est une nourriture inépuisable. Il y a la beauté de la langue, la recherche de l’absolu et la radicalité du regard.

Rimbaud va par les chemins et nous invite, à sa suite, à découvrir l’inconnu. Il nous plonge dans l’étonnement, parfois la stupeur ou l’incompréhension, cependant qu’il nous fait aussi comprendre des choses nouvelles. Voyager avec lui, c’est être assuré d’être sur la même ligne que ce qu’on découvre : des paysages neufs, des visages inattendus, des visions de beauté.

« Le voyageur est encore ce qui importe le plus dans un voyage « , écrit André Suarès dans son Voyage du Condottière. Voyager avec Rimbaud, c’est être sûr d’aller au-delà. Il nous enjoint d’aimer, d’intensifier notre rapport avec ce qui vit. « En avant, route ! »