Vivre avec nos morts

On pourrait croire le propos plombé – si j’ose dire – on découvre que ce n’est pas le cas.

De sa voix douce, claire, mélodieuse, la rabbin française nous expose avec simplicité, sobriété et humour, les us et croyances d’une religion ouverte et bienfaisante.

Et dans le même temps, une partie de L’histoire du peuple juif.

Si elle ne détient pas le secret de l’Au-delà, elle tente d’accompagner les familles des défunts de sa généreuse lumière.

« Savoir raconter ce qui fut mille fois dit, mais donner à celui qui entend l’histoire pour la première fois des clefs inédites pour appréhender la sienne. Telle est ma fonction. Je me tiens aux côtés d’hommes et de femmes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits.  »

Des récits, préceptes, réflexions qui nous grandissent et nous attirent d’une irrésistible sympathie envers la narratrice.

Ce faisant, elle n’élude aucunement l’horreur de la Shoah et les séquelles portées par les survivants et leurs enfants

  » Dans nos familles, comme dans nos ateliers de tissage, une simple rangée arrachée ou fragilisée met en danger tout l’édifice et peut détricoter l’ouvrage entier, de haut en bas ou de bas en haut. La Shoah a fait dans le panier de Sarah, dans celui de toute sa famille, de la mienne et de tant d’autres, des béances « intissables ». Tous ces deuils ont produit des « détricotages » qui se sont raccrochés comme ils pouvaient aux fils arrachés, pour laisser à la corbeille un semblant de forme. « 

Une lecture audio-livresque hautement recommandée

Apolline Elter

Vivre avec nos morts, Petit traité de consolation, Delphine Horvilleur,  essai, Ed. Grasset, mars 2021, 234 pp,  Ed. Audiolib, août 2021,  texte intégral lu par l’autrice,  1 CD MP3 – Durée d’écoute 5h53

 

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