Mes maisons d’écrivains

images.jpgEst-il meilleure invitation, pour clore notre semaine consacrée à George Sand que de franchir le seuil de quelques-unes de ses résidences . Nous le ferons, en compagnie d’Evelyne Bloch-Dano, écrivain, biographe (Madame Proust, Madame Zola, La biographe, La fabuleuse histoire des légumes, ..) et critique littéraire.

Rassemblant  – en les réactualisant –  une centaine d’articles consacrés aux demeures d’écrivains, publiés chaque mois dans Le Magazine littéraire, Evelyne Bloch-Dano nous invite, avec Mes maisons d’écrivains, à saisir les liens qui unissent Honoré de Balzac à Passy, Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye Henri Bosco et Albert Camus, à Lourmarin, Chateaubriand à Combourg, Victor Hugo à Villequier et à Guernesey, la Comtesse de Ségur à Aube, la marquise de Sévigné au château des Rochers, George Sand à Nohant, Gargilesse et Paliseau,pour ne citer qu’eux… Menées de plume alerte, les visites nous mènent au coeur de l’oeuvre des auteurs et de leur processus de création. Elles se concluent des renseignements pratiques (adresses et horaires de visites) qui inciteront le lecteur à poursuivre la découverte entamée.

« …je crois avec Bachelard que « la maison est un état d’âme », et qu’il nous appartient d’en faire résonner les échos parfois lointains. Elle est le reflet de notre vie intime, non seulement parce que notre personnalité s’y projette, mais parce que notre façon de l’habiter est unique. »

Mes maisons d'écrivains

« Métonymie de George Sand« , la belle demeure de Nohant voit défiler amis et invités à un rythme soutenu.

« A minuit, bonsoir la compagnie! elle se retire pour écrire jusqu’au matin des romans qu’elle jugera avec le temps moins importants que la maternité et l’amitié »

Mais il n’y a pas que George Sand que Nohant inspire:  » Eugène Delacroix, Théophile Gautier, Frédéric Chopin, Franz Liszt, Pauline Viardot, Marie d’Agoult, Ivan Tourgueniev, Gustave Flaubert et tant d’autres: combien seront-ils à bénéficier de cette extraordinaire énergie qui, jointe à la générosité et à l’autonomie, fait de Nohant un lieu propice à la création. »

  La maison de Gargilesse, achetée par son amant Alexandre Marceau sera havre de paix pour l’écrivain célèbre. Laquelle recommandait à son fils de ne pas libeller d’adresse sur le courrier qu’il lui destinait….

Chassée de Nohant par le ce même fils chéri, Maurice,  furieux de la relation de sa mère avec son ami Manceau, George Sand résidera un peu plus d’une année à Palaiseau, , « un petit Nohant à proximité de Paris. »  Las, Alexandre malade, succombera à la tuberculose. Las aussi, la charmante villa ne se visite pas.

Et puis, nombreuses furent les résidences parisiennes de l’écrivain dont l’hôtel de la rue Chaptal (à l’actuel numéro 16),  consacré aujourd’hui Musée de la Vie romantique.  Trois pièces lui  sont dédiées  que je me promets, sous (très) peu de visiter…

Apolline Elter

Mes Maisons d’écrivains, Evelyne Bloch-Dano, Tallandier – Magazine littéraire, juin 2005, 356 pp, 21 €

 

Billet de faveur

 

AE: Evelyne Bloch-Dano,  c’est justement la maison de Nohant que vous choisie en couverture de votre ouvrage. Est-ce dire comme elle vous tient  à coeur?

Evelyne Boch-Dano : Oui, j’ai absolument tenu à faire figurer la maison de Nohant sur la couverture de Mes maisons d’écrivains, plutôt qu’une autre plus spectaculaire, par exemple celle de Malaparte à Capri. La demeure de George Sand, très bien restaurée, incarne tout ce qu’on peut attendre (et rêver) d’une maison d’écrivain : elle reflète à la fois la vie, les goûts et le travail de l’auteur. George Sand y a grandi, élevé ses enfants, invité ses amis, vécu avec ses compagnons (Chopin ou Manceau), jardiné dans le parc. Elle a surtout écrit dans cette maison la majeure partie de son oeuvre, et entretenu une correspondance passionnante. J’ai une grande admiration pour cette femme exceptionnelle. Je lui ai consacré mon dernier livre : Le dernier amour de George Sand