Hommage de l’auteur absent de Paris

 

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 « La signature du service de presse est d’autant plus importante que la dédicace est peut-être la première, mais souvent la seule chose que les journalistes liront du livre »

 Le ton est donné.

Forte d’une connaissance approfondie du monde de l’édition, d’une expérience de dix ans en tant qu’attachée de presse, d’un humour décapant, tonique, irrésistible, Emmanuelle Allibert s’est donné pour mission de le démythifier, d’en révéler pratiques et coulisses. L’exercice n’est pas sans risque qui la propulse à ce rang d’écrivain… dont elle dénonce précisément la vanité. Que diable, rien ne l’arrête: l’auteur pratique allègrement l’autodérision.  Cela rend les révélations particulièrement sympathiques.

 Campant d’une majuscule générique le quatuor  Editeur-Auteur- Attachée de presse- Critique littéraire, le propos fustige en une vision satyrique les faces pratico- socio-économico-psycho- surdimension d’égo ..du métier,  les us et  nombreux chausse-trapes d’un microcosme résolûment parisien.

Terre de cocagne- et de lecture intégrale des romans ..-  la Belgique échappe au joyeux  scalpel  tant il est vrai  qu’‘en Belgique, l’Auteur a vraiment l’impression d’être une star. (…) car les Belges sont sympas qu’on vous dit »

Et le recueil ne l’est pas moins, que je vous dis aussi.

Une lecture recommandée

Et une recette d’anthologie: celle du best-seller mijoté aux petits oignons

Gageons que vous en redemanderez…

Apolline Elter

Hommage de l’auteur absent de Paris, Emmanuelle Allibert, essai, Ed. Léon Scheer, janvier 2015, 216 pp

Billet de faveur

AE : Emmanuelle Allibert, votre écriture est désopilante – elle révèle l’amusement, la jubilation qui ont  nourri votre plume.  Elle procède en même temps d’une certaine urgence, d’un besoin de défoulement : vous en voyez de toutes les couleurs en tant qu’attachée de presse…

Emmanuelle Allibert: Merci pour le compliment. Faire rire ou tout du moins amuser était vraiment le but que je recherchais. Il n’y avait pas particulièrement d’urgence à écrire cela. D’ailleurs je n’ai pas publié au vitriol les mémoires de l’Attachée de presse après avoir rendu mon tablier. C’est un métier que j’aime beaucoup et que je continue à faire avec grand plaisir. Il me paraissait cependant nécessaire de montrer le paradoxe qu’il y a entre ce que pense l’Auteur et la façon dont il est traité par les journalistes et la maison d’édition. C’est ce hiatus la qui m’intéressait.

 

AE : Maintenant que vous vous êtes « dévoilée », parvenez-vous à exercer votre métier avec la même innocence ? Avez-vous de retours de flammes des auteurs auxquels vous êtes « attachée »,  de vos collègues, journalistes, de la maison d’édition pour laquelle vous travaillez ?

Emmanuelle Allibert: Ce métier est tout sauf innocent ! On passe notre temps à modifier la vérité plus ou moins largement. Dans ce livre au contraire, tout est vrai. Toutes les situations que je décris, je les ai vécues au moins une fois et on me les a rapportées 15 fois. En ce qui concerne les « retours » j’ai été plus que flattée de tous ceux que j’ai reçus à commencer par ceux des journalistes. La maison d’édition et les auteurs pour lesquels  je travaille m’ont également apporté leur soutien mais il faut dire que le livre n’est pas très différent de ce que j’exprime au quotidien. Je crois qu’on m’apprécie ou non pour ça.

AE : Vous souvient-il d’un moment particulièrement heureux, dans l’exercice de votre métier :

Emmanuelle Allibert: Il y en a beaucoup. Plus que de moments heureux, je parlerai d’émotions fortes. C’est un métier qui vous amène à être très proches de vos auteurs pendant un court moment. Vous vibrez avec eux, vous vivez leurs peines et leurs chagrins. Dans le désordre, je me souviens de très beaux moments avec Grégoire Delacourt, Marc Trévidic, Francis Perrin, Dan Brown ou le chanteur Cali par exemple.