Mar-dites-nous Charles Baudelaire

Les mardis sont épistolaires

Ils seront Baudelaire

Ardemment bicentenaires

C’est ce mardi, en effet, que débutent nos cours sur la correspondance du poète: ils s’égrèneront jusqu’au mois de novembre.

De son enfance plus choyée qu’il ne l’avoue, à son séjour en Belgique, plus aimable qu’il ne le reconnaît, nous parcourrons des dizaines de missives, sondant au profond de l’intime la complexité infinie de son tempérament.

Démarrons, diligents, par le récit de son arrivée à Lyon –  tout début 1832 –  et celui d’un voyage aux allures d’un roman-feuilleton:

La lettre date du 1er février 1832, elle s’adresse à son demi-frère aîné, Claude-Alphonse Baudelaire

 «  (…) Bientôt je redevins gai comme à l’ordinaire. Nous relayâmes à Charenton et continuâmes notre route; je ne me rappelle guère plus les relais, aussi je passe au soir. Le jour étant tombé, je vis un bien beau spectacle: c’était le soleil couchant; cette couleur rougeâtre formait un contraste singulier avec les montagnes qui étaient bleues comme le pantalon le plus foncé. Ayant mis mon petit bonnet de soie, je me laissai aller sur le dos de la voiture et il me sembla que toujours voyager serait une vie qui me plairait beaucoup; je voudrais bien t’en  écrire davantage, mais un maudit thème m’oblige de fermer ici ma lettre.

Ton petit frère.

CHARLES BAUDELAIRE. (…)

Charles Baudelaire, Lettres inédites aux siens. Présentées et annotées par Philippe Auserve, Ed Grasset,  Les cahiers rouges,  mars 2010, 176 pp 

 

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