Chère Madame de Sévigné ( 8/*)

  

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Madame de Sévigné avait déjà pris la plume, avant le départ de sa fille, notamment, pour correspondre avec son gendre, parti  dès 1670 pour la Provence.

  La fameuse lettre, reprise dans toutes les anthologies – ne me dites pas que vous ne la connaissez pas – date de décembre 1670. Elle l’adresse à son cousin Coulanges. Il en va du mariage de Lauzun avec Mademoiselle de Montpensier, cousine germaine de Louis XIV.

 "Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus suprenante, la plus  merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus brillante, ,la plus digne d’envie : enfin une chose dont on ne trouve qu’un exemples dans les siècles passés, encore cet exemple n’est-il pas juste; une chose que l’on ne peut pas croire à Paris (comment la pourrait-on croire à Lyon ?); une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde; une chose qui comble de joie Mme de Rohan et Mme d’Hauterive-; une chose enfin qui se fera dimanche, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue; une chose qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi. Je ne puis me résoudre à la dire; devinez-la : je vous le donne en trois. Jetez-vous votre langue aux chiens ? Eh bien il faut donc vous la dire : M de Lauzun épouse dimanche au Louvre, devinez qui ? je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. Mme de Coulanges dit : " Voilà qui est bien difficile à deviner; c’est Mme de la Vallière. – Point du tout, Madame. C’est donc Mlle de Retz ? -. Point du tout, vous êtes bien provinciale. – Vraiment nous sommes bien bêtes, dites-vous, c’est Mlle Colbert. – Encore moins. – C’est assurément Mlle de Créquy. – Vous n’y êtes pas. Il faut donc à la fin vous le dire : il épouse, dimanche, au Louvre, avec la permission du Roi, Mademoiselle de…, Mademoiselle…. devinez le nom : il épouse Mademoiselle, ma foi par ma foi ma foi jurée Mademoiselle, la grande Mademoiselle; Mademoiselle, fille de feu Monsieur; Mademoiselle, petite-fille de Henri IV; Mlademoiselle d’Eu, Madeloiselle de Dombes, Mademoiselle de Montpensier, Mlademoiselle  d’Orléans, Mademoiselle, cousine germaine du Roi; Mademoiselle, destinée au trône; Mademoiselle, le seul parti de France qui fût digne de Monsieur. "

Voilà un beau sujet de discourir. Si vous criez, si vous êtes hors de vous-même, si vous dîtes que nous avons menti, que cela est faux, qu’on se moque de vous, que voilà une belle raillerie, que cela est bien fade à imaginer; si enfin vous nous dites des injures : nous trouverons que vous avez raison; nous en avons fait autant que vous.

Adieu; les lettres qui seront portées par cet ordinaire vous feront voir si nous disons vrai ou non."

Il faudra que nous reparlions de Mademoiselle de Montpensier – un fameux caractère que cette femme. Elle investit un temps le château de Saint-Fargeau, contrainte à l’exil par son royal cousin. Lequel château a été racheté  fin des années ’70 et restauré par Michel Guyot. Il faut absolument que je vous en parle dans une prochaine chronique.

 A suivre…

 

Apolline Elter

 

Un commentaire sur “Chère Madame de Sévigné ( 8/*)

  • the shadow 9 juillet 2008 at 7 h 39 min

    Très joli site!

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