Paris des femmes – Une quatrième édition qui fait du bien

IMG_5374.jpg

La quatrième édition du Festival d’auteuRes de théâtre orchestré de doigts de fées, mains de maîtres et poignées d’amitié par Véronique Olmi, Anne Rotenberg et Michèle Fitoussi  (photo) avait lieu au théâtre des Mathurins (Paris VIII – dirigé par Stéphane Engelberg (photo) du vendredi 9 au dimanche 11 janvier . 

 Les événements tragiques de fin de traque mais aussi communiels et tellement porteurs d’espoir de la marche républicaine de dimanche trouvèrent dans le déroulé même du Festival et le contenu des spectacles une singulière résonance .  La Zone de non droit créée par Amélie Nothomb et  Tu honoreras ton père et ta mère de Samira Sedira, évoquaient à la fois les illuminations meurtrières d’un jeune anarchiste et la tentation du Jihad d’un jeune homme de 17 ans, pour le moins indécis.

Obéissant au thème ´huxleyen’  – et prémonitoire  – du ´Meilleur des mondes’ chacune des 9 courtes pièces présentées  créa l’heureuse rencontre d’une auteuRe bien inspirée, de comédiens et metteurs en scène de haut vol.  Une mention particulière et appuyée pour le jeu d‘Agnès Jaoui, First Lady convaincante et la créativité de l’auteuRe de la pièce, Sedef Ecer (vendredî 9 janvier) celui de Fanny Cottencon, mère parfaite et ..étouffante de Parfaite, belle surprise signée Lucy Wadham, auteure anglaise qui abandonnait pour la première fois la langue de Shakespeare pour celle, bien pendue, de Voltaire (samedi 10 janvier).

 La soirée de dimanche consacra l’apothéose du Festival  avec un truculent C’est le principe (Nathalie Kuperman)qui fustigeait allègrement  les émissions de télé-réalité et mises en scène sordides de ruptures conjugales ( jeu brillant de Valérie Bonneton et Christophe Bouisse) , Ah, la belle vie, drôle et subtile radioscopie des relations d’une fratrie adulte,.signée Anne Giafferi et 36 , de Lydie Salvayre, poignante et magistrale adaptation de Pas pleurer( Prix Goncourt 2014). Jeu transcendant de l’Argentine  Marilu Marini et de Laurence Colussi, mise en espace idoine de Michel Vuillermoz,sociétaire de la Comédie française .

Salles combles, spectateurs comblés et applaudissant a tout rompre,  le Festival doit son succès à l’exigence professionnelle et pointue de ses organisatrices, à  leur investissement de temps, de soutien et d’attention à  la réalisation, cela ne fait pas un pli. Ce qui est magique et imparable, de surcroît, c’est la joyeuse simplicité qui règne dans les rangs, public et « pros » se côtoyant en un même élan convivial et gourmand, tout à la joie de déguster les cènes concoctées.

 L’occasion de croiser Amélie Nothomb, Lydie Salvayre, Marianne Basler …. , simples et gracieuses représentantes d’une mission accomplie, en l’écrin convivial des corbeilles et balcons du théâtre des Mathurins.

 Une organisation qui ne se prend pas la tête mais le  …chœur fédérant auprès de chacun des acteurs, la passion généreuse, l’envie d’offrir le meilleur de son talent et de son jeu, en une sorte,de gratuité existentielle, d’empathie, de sympathie. Ce doit être cela ‘Le meilleur des mondes’.  Il se pourrait que les femmes en aient le secret…

Animée par Karine Papillaud, la rencontre littéraire de samedi offrait, une plongée souveraine dans le travail d’écriture des dramaturges et la confrontation de leurs expériences. 

Tremplin de création féminine, Le Festival entend favoriser l’adaptation des pièces, en version longue mais aussi les passerelles entre différents pays de la francophonie – notamment…..

C’est dire comme l’aventure et le pari engagéssont promis à un avenir d’envergure

 Pleinement mérité

Certifié.

Apolline Elter

Thème de l’édition 2016: Crime & Châtiment