Les dynasties du luxe – Salvatore Ferragamo

 Figure attachante que celle de Salvatore Ferragamo, proue d’une dynastie du luxe, discrète, solide et raffinée et du troisième volet de votre feuilleton estival.

« J’étais né pour être chausseur »

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 Onzième enfant d’une famille de Bonito (à 100 kms de Naples) Salvatore s’engage à neuf ans comme apprenti cordonnier chez Luigi Festa dans le but conjoint de subvenir aux besoins de sa famille et d’assouvir sa passion pour le travail du cuir. Il gagne ensuite Naples puis l’Amérique – il n’a alors que 16 ans – rejoindre, en Californie,  une partie de sa fratrie venue, en vain, y chercher fortune.

D’un contrat passé avec une société cinématographique de Santa Barbara bientôt déménagée à Hollywood, Salvatore noue les lacets de sa future réussite. Il entraîne deux de ses frères dans l’aventure, confirmant un sens aigü des responsabilités familiales qui ne le quittera jamais.

« Il n’y avait guère de temps dans tout cela pour les mondanités et pas une minute pour les affaires de coeur. Même si l’obstacle que constituait la maîtrise de la langue anglaise avait presque disparu, il se sentait toujours un rustre au milieu de ces lucioles qui ne scintillaient qu’à partir de la quatrième vodka »

Le mariage d’amour et de bonheur, le 9 novembre 1940 avec Wenda Miletti donne au couple six enfants et l’assurance d’une relève des deuxième et troisième générations. Au décès de Salvatore (1960), Wenda Ferragamo, de 21 ans sa cadette, prend les rênes de l’entreprise, dans le respect des valeurs inculquées par son mari.

Une dynastie qui a assurément les pieds sur terre.

Apolline Elter

Les dynasties du luxe, Yann Kerlau, essai, Ed. Perrin, 2010, 462 pp, 23 €